top of page

LE DECES DE L’ANCIEN PRESIDENT MALIEN ATT AMADOU TOUMANI TOURE

Amadou Toumani Touré vient de tirer sa révérence à 72 ans, à Istanbul, sur les rives du Bosphore. L’ancien président malien avait subi une intervention cardiaque à Bamako avant d’être évacué en Turquie. Natif de Mopti, ce militaire s’était révélé à la nation malienne et à l’Afrique tout entière, en mars 1991, en renversant le président Moussa Traoré, mort il y a deux mois, au terme d’un soulèvement populaire.

A la tête du Comité de transition pour le Salut du peuple, ATT organise la conférence nationale souveraine, du 29 juillet au 12 août 1991, suivie des législatives et des présidentielles en 1992. Le Mali démocratique venait alors d’inaugurer le printemps africain, par des vents d’harmattan qui vont se répandre progressivement au Bénin, au Togo, en RDC, au Congo, au Gabon, dans un mouvement inédit qui rassemble au futur printemps arabe de la période 2010-2013.

Amadou Toumani Touré est né le 4 novembre 1948 à (Mopti soudan français actuel Mali) où il fréquente l’école fondamentale. Entre 1966 et 1969, il est inscrit à l’école normale secondaire de Badalabougou à Bamako pour devenir instituteur. Finalement, il intègre l’armée en entrant à l’école militaire interarmes de Kati. Au sein du corps des parachutistes, il grimpe rapidement les échelons. Après plusieurs stages en URSS et en France, il devient commandant des commandos parachutistes en 1984.

En mars 1991, après les manifestations populaires réprimées dans le sang, il participe au coup d’État contre Moussa Traoré et prendra la présidence du Comité de transition pour le Salut du peuple et assurera les fonctions de chef d’État pendant la transition démocratique.

Il organise la conférence nationale (qui s’est déroulée du 29 juillet au 12 août 1991), puis des élections législatives et présidentielle en 1992. À l’issue de ces élections, il remet le pouvoir au nouveau président élu Alpha Oumar Konaré. On le surnomme alors le « soldat de la démocratie ».

Il fonde et dirige une fondation pour l’enfance. En juin 2001, il est l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, en République centrafricaine, après un coup d’État manqué contre Ange-Félix Patassé.

En 1er septembre 2001, il demande et obtient sa mise en retraite anticipée de l’armée. Il décide de se lancer dans la vie politique en posant sa candidature pour l’élection présidentielle. Il est élu président du Mali lors de l’élection présidentielle en mai 2002, avec 64,35 % des voix au second tour. Son adversaire Soumaïla Cissé, ancien ministre, obtient 35,65 % des voix.

Sa présidence est assez atypique, il n’appartient à aucun parti politique et son gouvernement regroupe tous les partis du pays. Lors de son élection en 2002, il nomme Ahmed Mohamed ag Hamani comme Premier ministre. Celui-ci démissionne le 28 avril 2004 et est remplacé par Ousmane Issoufi Maïga. Il est Grand Officier de la Légion d’honneur (1998) et membre d’honneur de l’Institut Aspen France.

Candidat à l’élection présidentielle de 2007

Amadou Toumani Touré a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle malienne de 2007 lors d’un déplacement à Nioro du Sahel le 27 mars 2007. Soutenu par de nombreux partis politiques, dont quatorze sont rassemblés à l’initiative de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/Pasj) et de l’Union pour la république et la démocratie (URD), au sein de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) mais également par le Mouvement citoyen et plusieurs associations, le président sortant a axé sa campagne sur son bilan qu’il qualifie de positif, sur son modèle de gouvernance basé sur le consensus et sur un « programme pour le développement économique et social (PDES)» autour de neuf priorités : le renouveau de l’action publique en matière de démocratie et de gouvernance ; une plus forte croissance économique avec à la clef un taux de croissance d’au moins 7 % l’an ; le développement du secteur privé ; celui des ressources humaines ; l’emploi des jeunes ; une plus grande implication des femmes dans le développement ; le soutien aux initiatives culturelles et au sport ; la participation des Maliens de l’extérieur au développement du pays et l’institution d’une diplomatie plus agressive. Lors d’un meeting à Koulikoro, il a annoncé un programme d’embauche de 50 000 jeunes dans la fonction publique.

Son slogan de campagne est « Pour un Mali qui gagne ». Ses partisans souhaitant sa victoire au premier tour ont diffusé le slogan Takokélen qui en bambara signifie littéralement « prise unique ».

Ses adversaires, regroupés notamment au sein du Front pour la démocratie et la république (FDR), les accusent d’utiliser les moyens de l’État pour faire campagne. Ils accusent également le président et le gouvernement de favoritisme, par exemple dans l’attribution des logements sociaux, et déplorent des fraudes lors du scrutin du 29 avril.

Amadou Toumani Touré a été réélu président le 29 avril 2007 dès le premier tour. Il a obtenu 71,20 % des votes, tandis que son principal concurrent, Ibrahim Boubacar Keïta, qui n’a recueilli que 19,15 % des voix, conteste, comme les autres candidats de l’opposition réunis au sein du Front pour la démocratie et la république (FDR), les résultats en raison de fraudes.

RSS Feed
Nous suivre
  • Facebook Basic Black
  • Twitter Basic Black
  • Google+ Basic Black
bottom of page