SOUDAN : LA TRANSITION POLITIQUE ET LE PROCESSUS DE PAIX AVANCENT DANS LA BONNE DIRECTION, SELON L’O
Deux hauts responsables onusiens ont fait part vendredi devant le Conseil de sécurité des Nations Unies de l’évolution positive de la transition politique au Soudan et des progrès réalisés dans le processus de paix.
« La transition politique au Soudan continue d’évoluer dans la bonne direction. Ces dernières semaines, d'importantes réformes législatives ont été adoptées pour améliorer les droits fondamentaux. Des gouverneurs civils par intérim ont été nommés dans les 18 États, dont deux femmes. Ce sont des développements très appréciés », a expliqué la cheffe des affaires politiques des Nations Unies, Rosemary DiCarlo, aux membres du Conseil.
Selon elle, l'évolution politique la plus significative, cependant, a été le paraphe, le 31 août à Juba, de l'accord de paix entre le gouvernement de transition du Soudan, et deux mouvements rebelles, l'Alliance Front révolutionnaire du Soudan (FRS) et l'Armée de libération du Soudan - faction Minni Minnawi (ALS/MM).
Les parties ont convenu d'une période transitoire de 39 mois, à compter de la date de signature, qui est prévue pour le 3 octobre.
La cheffe des affaires politiques a toutefois prévenu qu’il y avait encore un travail considérable à mener. « Les différents arrangements et accords de paix respectifs sur les questions régionales doivent être intégrés dans un cadre unique et cohérent. De plus, les parties et le gouvernement doivent se forger une vision commune de la voie à suivre et respecter leurs engagements respectifs », a-t-elle dit.
Elle a souligné que l’ONU, en partenariat avec l'Union africaine, offrirait son appui, à la demande des parties et dans le cadre de ses capacités et de son mandat, à la mise en œuvre de ces accords de paix.
Planification d’une nouvelle mission de l’ONU
Mme DiCarlo a par ailleurs indiqué que la planification de la création de la nouvelle mission des Nations Unies au Soudan - UNITAMS - progressait. L’équipe de planification de l’UNITAMS travaille en étroite collaboration avec l’Opération de l’Union africaine et des Nations Unies au Darfour (MINUAD) pour maximiser l’impact des deux missions et faire en sorte que les enseignements tirés soient partagés et que l’expérience de la MINUAD au Soudan soit prise en compte par la nouvelle Mission.
L’équipe de démarrage d’UNITAMS se déploiera au Soudan le mois prochain pour commencer à mettre en œuvre les quatre objectifs stratégiques mandatés par le Conseil de sécurité : aider à la transition politique ; soutenir les processus de paix ; aider à la consolidation de la paix, à la protection des civils et à l’Etat de droit ; et soutenir la mobilisation de l'aide économique, l’aide au développement et l’aide humanitaire.
Espoir d’un avenir plus pacifique au Darfour
De son côté le chef des opérations de paix des Nations Unies, Jean-Pierre Lacroix, a fait le point devant le Conseil de sécurité sur la situation dans la région soudanaise du Darfour.
Il s’est aussi félicité de l’accord de paix paraphé le 31 août. « Il s’agit d’une étape importante dans l’histoire souvent troublée du Darfour, signifiant l’espoir d’un avenir plus pacifique et plus prospère », a-t-il dit.
Selon lui, il reste toutefois encore beaucoup à faire pour que la bonne volonté manifestée dans le processus de négociation se traduise par un changement durable sur le terrain. Les principaux acteurs, notamment l'Armée de libération du Soudan d'Abdul Wahid (ALS/AW), n'ont pas encore rejoint le processus.
« Avec la poursuite des affrontements armés et des manifestations au Darfour, signalant l'inquiétude des circonscriptions du Darfour face aux décisions prises à Khartoum et à Juba, nous devons maintenant plus que jamais travailler ensemble pour amener toutes les parties prenantes à participer et œuvrer pour empêcher une reprise du conflit », a estimé M. Lacroix.
Il a noté que les dernières étapes vers l'accord de paix se sont accompagnées d'une augmentation notable de la violence intercommunautaire au Darfour, avec des incidents majeurs dans l'ouest, le nord et le sud de cette région.
« Nous sommes encouragés par les progrès qui ont été accomplis, mais des défis importants subsistent. Avec le début de la phase de mise en œuvre, il est essentiel que notre soutien contribue à réaliser des améliorations qui peuvent être ressenties par les populations sur le terrain au Darfour, notamment en renforçant la sûreté et la sécurité des Darfouriens », a déclaré M. Lacroix.