RESTE DU MONDE : UNE PLANETE VERS UN MONDE EXEMPT D’ARMES NUCLEAIRES
La réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires est l'un des objectifs les plus anciens de l'Organisation des Nations Unies.
Cette question était, en effet, déjà inscrite dans la première résolution de l'Assemblée générale en 1946, qui établit aussi la Commission de l'énergie atomique des Nations Unies (dissoute en 1952), ayant pour mandat de réfléchir à des mesures spécifiques pour le contrôle de l'énergie nucléaire et l'élimination de tout type d’armes de destruction massive.
En 1959, l’Assemblée générale a appuyé la nécessité d’un désarmement général et complet. Depuis, elle travaille sans relâche pour faire avancer le désarmement nucléaire, qui reste une question à l'ordre du jour encore aujourd'hui et parmi l'une des priorités des Nations Unies. Le désarmement nucléaire a dominé aussi, à partir de 1975, la conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). En 1978, la première session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement a réaffirmé que des mesures efficaces en matière de désarmement nucléaire constituaient la plus haute priorité, appuyée ensuite par l’ensemble des Secrétaires généraux des Nations Unies.
Pourtant, à ce jour, environ 13 400 armes nucléaires persistent dans le monde et les pays qui possèdent de tels armements ont financé des plans à long terme pour les moderniser.
Plus de la moitié de la population mondiale vit dans des pays qui possèdent de telles armes ou font partie d'alliances nucléaires.
Alors qu’on a assisté à d'importantes réductions des armes nucléaires déployées depuis la guerre froide, aucune ogive nucléaire n’a été détruite en vertu d'un traité bilatéral ou multilatéral, de même qu’aucune négociation en vue du désarmement nucléaire n’a été pour le moment initiée.
Malgré tout, la doctrine de dissuasion nucléaire persiste et constitue un élément des politiques de sécurité de l’ensemble des États possédant des armes nucléaires, ainsi que de leurs alliés. Les problèmes de sécurité qui prévalent ne peuvent être une excuse pour continuer à s'appuyer sur les armes nucléaires ou pour abandonner notre responsabilité commune d'atteindre une société mondiale pacifique. Le cadre international de contrôle des armements qui contribuait à la sécurité internationale depuis la guerre froide et agissait comme un frein à l'utilisation des armes nucléaires et au désarmement nucléaire avancé, subit une pression croissante.
Le 2 août 2019, le retrait des États-Unis a signifié la fin du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire. Les États-Unis et la Fédération de Russie s'étaient engagés à éliminer toute une classe de missiles nucléaires. De plus, le Traité entre les États-Unis d'Amérique et la Fédération de Russie sur les mesures visant à réduire et à limiter davantage les armes stratégiques offensives (appelé « nouveau START ») expirera en février 2021. Si ce traité n’est pas prorogé, comme le prévoient ses articles, ou n’est pas suivi d’un autre traité après son expiration, ce sera la première fois que les deux plus grands arsenaux nucléaires stratégiques du monde n’auront aucune contrainte par rapport à cette question depuis les années 1970.
Les États Membres sont de plus en plus frustrés par ce qui est perçu comme un désarmement nucléaire tardif, incertain et incomplet. Cette frustration fait écho aux préoccupations croissantes liées aux conséquences humanitaires potentielles en cas d’utilisation même d’une seule arme nucléaire, sans parler des conséquences catastrophiques que pourraient engendrer une véritable guerre nucléaire régionale ou mondiale.
C'est pourquoi, l’Assemblée générale a décidé de déclarer le 26 septembre Journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires. Cette journée est l'occasion pour la communauté internationale de réaffirmer son engagement en faveur du désarmement nucléaire mondial et de reconnaître l’urgence d’y parvenir. Elle permet également de sensibiliser le grand public, ainsi que les dirigeants, aux avantages socio-économiques d’un monde exempt d’armes nucléaires. Cette Journée est particulièrement importante pour l’Organisation des Nations Unies, étant donné la nature universelle de ses membres. Il s’agit du lieu idéal pour trouver des solutions aux plus grands défis de l'humanité et pour parvenir à la paix et la sécurité internationales.
Conformément à la résolution 68/32 de l'Assemblée générale, l’objectif de la journée est donc de promouvoir et atteindre l'élimination totale des armes nucléaires en renforçant la sensibilisation et l'éducation du public sur la menace que représentent ces armes pour l'humanité et sur la nécessité de leur élimination totale. Elle encourage enfin la communauté internationale à redoubler d’efforts pour parvenir finalement à l’édification d’un monde exempt d’armes nucléaires.
Contexte
Par sa résolution 68/32, à la suite de sa réunion de haut niveau sur le désarmement nucléaire - tenue le 26 septembre 2013 à New York -, l'Assemblée générale a proclamé le 26 septembre Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires.
Cette résolution demande également que des négociations commencent au plus tôt, dans le cadre de la Conférence du désarmement, en vue de l’adoption rapide d’une convention globale relative aux armes nucléaires interdisant la détention, la mise au point, la fabrication, l’acquisition, la mise à l’essai, l’accumulation, le transfert et l’emploi ou la menace d’emploi de ces armes et prévoyant leur destruction.
Avec la résolution, l’Assemblée générale a aussi déployé toute une série d’efforts visant à sensibiliser le public et à renforcer l’engagement international sur les questions de désarmement nucléaire. En 2009, elle a de plus proclamé le 29 août Journée internationale contre les essais nucléaires (résolution 64/35).
En 2014, l’Assemblée générale a réitéré (par sa résolution 69/58) son inviation à tous les États Membres, le système des Nations Unies et la société civile, y compris les organisations non gouvernementales, les milieux universitaires, les parlementaires, les médias et les particuliers, à marquer et à promouvoir la journée par toutes sortes d’activités d’information et de sensibilisation du public. Une demande qui figure dans d’autres résolutions, tel que les résolutions 70/34, 71/71, 72/251, 73/40 et 74/54.
Pour célébrer la journée, les Nations Unies organisent et soutiennent des événements aussi bien à New York qu’à Genève. Les centres d’information des Nations Unies dans le monde sont encouragés à leur tour à sensibiliser le public sur la question de l’élimination totale des armes nucléaires.