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À UN MOIS DE LA PRESIDENTIELLE, RANDY YALOZ, REPRESENTANT DU PARTI REPUBLICAIN EN FRANCE, CROIT PLUS

Il est distancé dans les sondages, mais Donald Trump – jamais meilleur qu'en campagne – ne craint pas de bousculer son adversaire démocrate. « Drogué », « sénile », le président des États-Unis multiplie les attaques contre son rival Joe Biden et galvanise ses soutiens qui rêvent de le voir rééditer l'exploit de 2016, lorsqu'il avait fait mentir les sondages. Même à Paris, on attend avec impatience le premier débat, prévu le 29 septembre dans l'Indiana.

À UN MOIS DE LA PRESIDENTIELLE, RANDY YALOZ, REPRESENTANT DU PARTI REPUBLICAIN EN FRANCE, CROIT PLUS QUE JAMAIS DANS LA VICTOIRE DE DONALD TRUMP.

Surtout du côté des Republicans Overseas (les républicains de l'étranger). Leur président Randy Yaloz, un avocat franco-américain, explique au Point pourquoi son candidat a toutes ses chances le 3 novembre prochain.

Le Point : En quoi une victoire de Donald Trump serait-elle une bonne chose pour la France et l'Europe ?

Randy Yaloz : J'estime qu'une Amérique forte est très importante pour tenir tête à la Chine et à la Russie. L'Europe, très souvent divisée, n'a jamais pu faire front commun face à la Chine et à la Russie pour négocier des accords. Aujourd'hui, on voit bien que seule une Amérique forte peut faire basculer les échanges commerciaux en faveur de l'Occident. L'Amérique de Trump peut garantir cette stabilité. En matière économique, je pense que l'Amérique et l'Europe doivent travailler ensemble, reprendre leur avance dans les secteurs clés de l'industrie, du médical aux nouvelles technologies. C'est une question d'indépendance. L'Europe et les États-Unis doivent faire front commun contre la Chine qui a volé des données utilisées aujourd'hui contre nous pour se donner un avantage concurrentiel.

Vous appelez à une coopération renforcée, mais Trump critique régulièrement les pays européens, voire les oppose les uns contre les autres. On a vu mieux en matière de multilatéralisme…

Trump est un homme pragmatique avec du caractère. Il peut parfois être à rebours du politiquement correct, mais c'est son style. Il dit ce qu'il pense, même si c'est désagréable aux oreilles de ses interlocuteurs. J'imagine que certaines personnes ont du mal avec ce genre de personnalité, mais ça n'empêche pas de constater ses résultats en politique étrangère. Je vous ferai remarquer qu'Emmanuel Macron a eu aussi une attitude qui a pu contrarier le président américain. Cela va dans les deux sens. Au fond, nous sommes des pays amis : comme avec des frères et sœurs qui se disputent, nous restons malgré tout une grande famille, celle des pays démocratiques.

Son opposant, Joe Biden, promet une normalisation des relations. N'est-ce pas dans l'intérêt de la France de préférer les démocrates aux républicains ?

Dans l'intérêt de l'Europe, je ne le pense pas. L'Amérique de Biden serait très faible. On a déjà un aperçu de sa politique économique et militaire vis-à-vis de la Chine. Aux États-Unis, nous avons perdu des milliers d'emplois à cause de la précédente administration Obama-Biden. C'est bien Joe Biden qui a voté en faveur d'un statut exonérant la Chine de payer toute sa part dans les échanges commerciaux. Cela a permis à la Chine de grandir de façon exponentielle. Ce genre de disposition était souhaitable dans les conditions de l'économie de marché, entre pays libéraux et ouverts qui jouaient avec les mêmes règles du jeu, mais la Chine a triché pendant toutes ces années. Aujourd'hui, Biden accuse Trump d'être xénophobe pour avoir mis en place une interdiction de vol entre la Chine et les États-Unis au moment de la crise du Covid-19.

De nouveaux enregistrements montrent que le président américain a très tôt minimisé les conséquences du virus. Est-il fiable ?

On le traite partout de menteur, mais a-t-il proféré ou propagé de fausses informations sur le Covid-19 ? Il faut faire attention aux mots utilisés. Je pense qu'il a essayé de dédramatiser la situation, en anglais « downplay ». On ne peut pas faire semblant d'oublier que Trump est aussi, en tant que président, le commandant en chef des États-Unis. Il n'est pas là pour alimenter un vent de panique. Dédramatiser, c'est très important dans la période actuelle. Vous traitez Trump de menteur, alors que c'est l'homme qui a accordé huit heures d'entretien enregistrées à monsieur Bob Woodward connu pour ses révélations sur l'affaire du Watergate. S'il avait quelque chose à cacher, pourquoi ouvrir les portes de la Maison-Blanche pour un livre ? Tous les opposants de Trump n'ont pas dit la vérité sur la crise. On pourrait aussi s'interroger sur leurs motivations politiques.

Je connais des démocrates qui m'ont confié vouloir voter républicain pour la première fois de leur vie à cause des flambées de violence.

Scènes d'émeutes, violences policières… Les États-Unis se déchirent. Donald Trump est-il davantage « diviseur en chef » que commander in chief ?

Je vois bien que beaucoup de gens aimeraient dire que les émeutes sont l'unique faute du président Trump. Mais qui est à la tête de ces mouvements ? L'extrême gauche radicale. Malheureusement, c'est la même chose en France avec les partisans de Jean-Luc Mélenchon. Pour eux, la violence est un moyen d'exprimer leur désaccord avec le pouvoir. On l'a vu avec les black blocs. C'est la même chose aux États-Unis, avec le mouvement Black Lives Matter et les antifas, qui sont leur équivalent outre-Atlantique.

Leur objectif, c'est de créer le chaos sur place, ils sont très organisés et structurés. Les démocrates n'ont pas dit un mot au moment de leur convention en août dernier sur les violences, les émeutes, les meurtres et les pillages qui ont eu lieu à travers le pays pendant des mois. Prenez l'exemple du partisan de Trump qui a été exécuté sommairement il y a quelques semaines. Les démocrates n'ont de remords que lorsqu'il y a un incident avec la police. Immédiatement, la police est qualifiée de raciste sans attendre les résultats de l'enquête. Mais je pense que c'est une erreur stratégique du Parti démocrate. Je connais des démocrates qui m'ont confié vouloir voter républicain pour la première fois de leur vie à cause des flambées de violence.

À quoi ressemblerait un deuxième mandat Trump ?

« America first » reste son objectif. Il va continuer sur sa stratégie qui a marché jusqu'ici, c'est-à-dire faire revenir des industries, créer des emplois. Il a déjà montré qu'il était capable de réduire le chômage à un taux record. Je crois que c'est un homme qui va se concentrer sur l'international. On l'a tant critiqué, mais, depuis deux-trois ans, on voit les premiers résultats. Il ne va pas changer de style. Pendant quatre ans, les démocrates ont cherché à lui mettre des bâtons dans les roues. S'il est réélu, il n'aura plus rien à prouver, il aura su réunir le pays sur son nom et sa vision de l'Amérique. À mon avis, il existe une majorité silencieuse qui va sortir et élire Trump. Beaucoup ont dit qu'en 2016 sa première élection a été un coup de chance. Que dira-t-on lorsqu'il sera réélu triomphalement ?

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