SELON DONALD TRUMP, LE COVID "NE TOUCHE QUASIMENT PERSONNE"
En meeting, Donald Trump a assuré que seules les personnes âgées et fragiles étaient à risque face au coronavirus, évoquant toujours un vaccin rapide, peut-être même avant l'élection de novembre prochain. Après la politisation du port du masque, celle du vaccin.
En meeting à Swanton, dans l'Ohio, Donald Trump a évoqué l'espoir d'avoir rapidement un vaccin contre le Covid-19 en circulation aux États-Unis, et ce alors que les spécialistes évoquent au mieux une arrivée sur le marché au début 2021. «Le 3 novembre, l'Ohio décidera si nous mettons fin à la pandémie et retournons à la prospérité record, ou si nous laisserons Joe Biden l'Endormi et son groupe d'incompétents retarder le vaccin et fermer le pays», a-t-il martelé devant ses partisans, dont peu portaient un masque, dans cet État charnière où il s'était imposé en 2016. Ces dernières semaines, le président américain brandit l'arrivée prochaine d'un vaccin comme la garantie que la pandémie cessera rapidement, comme il l'a assuré avant ce meeting à l'antenne de Fox News : «Ça arrive très vite, c'est une question de semaines. Je dirais que vous l'aurez bien avant la fin de l'année, peut-être. Peut-être fin octobre.»
Une date qui l'arrangerait puisqu'elle tomberait à quelques jours de l'élection présidentielle, alors que sa gestion de la pandémie est toujours vivement critiquée et que la barre des 200 000 morts dans le pays doit être franchie dans les jours à venir. Mais en plus faire l'article d'un vaccin rapide contre l'avis de ses propres services sanitaires, Donald Trump continue de minimiser la gravité de la maladie, en assurant cette fois que seules les personnes âgées et fragiles étaient à risque : «Ça affecte les personnes âgées. Les personnes âgées avec des problèmes cardiaques et d'autres problèmes. S'ils ont d'autres problèmes, voilà ce que ça touche, c'est tout. Dans certains États, des milliers de gens, personne de jeune. En dessous de 18 ans, genre, personne. Ils ont un système immunitaire fort, qui sait ? Chapeau aux jeunes car ils ont un sacré système immunitaire. Mais cela ne touche quasiment personne. C'est une chose incroyable.» Il n'a pas évoqué le facteur de propagation des jeunes, constaté cet été avec une reprise des infections à la rentrée.
"Il s'avère que ce ne sont pas que les personnes âgées", disait-il pourtant le 19 février
Donald Trump est un habitué de la minimisation de la situation depuis le début de la pandémie. En février dernier, alors qu'il confiait au journaliste chevronné Bob Woodward savoir que le Covid-19 se transmettait dans l'air et qu'il avait un taux de mortalité plus élevé que la grippe saisonnière, le président américain continuait à affirmer en public que la maladie n'allait pas toucher les États-Unis et faisait la comparaison avec les décès dans les accidents routiers, soucieux d'éviter des confinements aux conséquences dévastatrices pour l'économie, dont la bonne santé était alors son principal argument de campagne.
Fin août, il a même partagé un tweet minimisant le bilan de la pandémie, utilisant les données officielles selon lesquelles le Covid-19 a été la seule cause du décès pour seulement 6% des patients, 94% souffrant d'autres pathologies, comme le diabète ou des problèmes cardiaques, pour minimiser encore une fois la gravité de la maladie -qui a laissé des séquelles durables pour certains patients, peu importe leur âge. Pourtant, le 19 février, il assurait à Bob Woodward, selon NBC News : «Il s'avère que ce ne sont pas que les personnes âgées, Bob. Aujourd'hui et hier, certains faits effrayants ont été publiés. Ce n'est pas que vieux, plus vieux.»
Mais peu importe le bilan et l'absence de plan fédéral pour lutter contre le virus -la Maison-Blanche a confié aux gouverneurs la mission-, Donald Trump est fier de la gestion de la pandémie par son administration : «Nous arrivons à la fin. Avec ou sans vaccin. Ils détestent quand je dis ça, mais c'est vrai. Nous avons fait un boulot phénoménal. Pas seulement un bon boulot, mais un boulot phénoménal. Ailleurs que dans les relations publiques, mais ça c'est parce que j'ai les fake news. Sur les relations publiques, je me donne un D, a-t-il estimé à l'antenne de Fox News. Mais sur le boulot en lui-même, nous méritons un A+.»