EUROPE : LA CHAMBRE BASSE A AVERTI HIER QUE LA POSITION INEBRANLABLE D'ERDOGAN NUISAIT AUX RELAT
La Turquie et l'Union européenne sont entrées dans une escalade de tensions qui a culminé cette semaine avec les insultes entre les présidents Erdogan et Macron.
Ce n'est pas la première fois que ces dirigeants s'affrontent et la situation en Méditerranée orientale préoccupe beaucoup le Parlement européen. La Chambre basse a mis en garde contre la détérioration des relations entre l'Union européenne et la Turquie, en particulier la situation des droits de l'homme dans ce pays et ses "explorations et forages" en Méditerranée orientale, qui ont conduit à des conflits avec la Grèce et Chypre.
Dans une résolution (soutenue par 601 voix pour, 57 contre et 36 abstentions), le Parlement a condamné les actions de la Turquie pour la recherche de gaz naturel dans ces eaux et a exprimé sa "solidarité totale" avec la Grèce et Chypre, les deux États membres touchés par ces activités. Les députés ont également exprimé "de sérieuses préoccupations sur l'état actuel des relations entre l'UE et la Turquie, en particulier sur la grave situation des droits de l'homme en Turquie et l'érosion de la démocratie et de l'État de droit".
Ils ont également souligné l'impact négatif des initiatives de politique étrangère de la Turquie dans sa région et ont averti que "les activités illégales d'exploration et de forage aggravent la détérioration des relations UE-Turquie". La crise à laquelle la Turquie est confrontée avec Chypre et la Grèce trouve son origine dans la délimitation de zones maritimes exclusives et la recherche d'hydrocarbures en Méditerranée orientale.
L'Union européenne envisage sérieusement de sanctionner la Turquie
Le Parlement a demandé à la Turquie, "en tant que candidat à l'adhésion à l'UE, de respecter le droit de la mer et la souveraineté de la Grèce et de Chypre sur leurs eaux territoriales, ainsi que leurs droits dans leurs zones maritimes". Sur le conflit de la Méditerranée orientale, les députés ont appelé "toutes les parties concernées, en particulier la Turquie", à s'engager à "une désescalade urgente du conflit" et à participer à un dialogue que les institutions européennes et l'Allemagne tentent d'encourager.
La résolution du Parlement européen arrive une semaine avant le sommet européen des 24 et 25 septembre, où elle abordera la possibilité de sanctionner la Turquie si elle ne retire pas ses navires d'exploration des zones en conflit avec la Grèce et Chypre. Le Parlement a souligné que les sanctions "ne peuvent être évitées que par le dialogue et des progrès complets", et a demandé au Conseil de "se préparer à élaborer une liste de mesures restrictives" si de tels progrès ne sont pas réalisés.
Erdogan ase ouvre des négociations "équitables
La Turquie a déclaré cette semaine qu'elle est prête à des négociations "équitables" pour réduire les tensions avec la Grèce et Chypre sur la recherche de gaz naturel en Méditerranée orientale, a déclaré le président turc lors d'une vidéoconférence avec la chancelière allemande Angela Merkel.
"Les différends peuvent être résolus par la négociation, à condition qu'il y ait une approche équitable en Méditerranée orientale", a déclaré le président, comme l'a indiqué la présidence turque dans une déclaration. Lors de l'entretien avec Merkel, l'homme politique islamiste a assuré que la Turquie continuera à appliquer une "politique active de défense de ses propres droits" et a appelé les pays européens à être justes et cohérents dans la question de la Méditerranée orientale.
L'Allemagne tente une médiation pour réduire la tension entre la Grèce et la Turquie concernant la recherche de gaz dans les eaux sur lesquelles les deux pays prétendent avoir des droits territoriaux. La conversation entre Mme Merkel et M. Erdogan a eu lieu le jour même où le président du Conseil européen, Charles Michel, a réitéré depuis Nicosie le soutien de l'Union européenne à la Grèce et à Chypre et a appelé à un dialogue renouvelé entre les deux parties. Le week-end dernier, la Turquie a retiré le "Oruç Reis", un navire de recherche sismique qui opère dans la zone contestée depuis juillet, bien qu'elle ait annoncé hier qu'elle prolongerait les activités d'un autre navire d'exploration jusqu'au 12 octobre.