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XI JINPING, ANGELA MERKEL ET LES RESPONSABLES BRUXELLOIS TENTENT DE SE DEMARQUER DU CLIMAT DE GUERRE

Partenaire contre le réchauffement climatique, concurrente économique, rivale stratégique : il n’est pas simple, pour l’Union européenne, de faire comprendre quelle est sa position exacte à l’égard de la Chine.

Et c’est, bien au-delà de quelques propos de circonstance sur « les résultats tangibles » engrangés, la principale leçon du sommet – par visioconférence – qui réunissait, lundi 14 septembre, les responsables des institutions de l’UE et le président Xi Jinping.

Cette réunion virtuelle, à laquelle participaient les présidents de la Commission et du Conseil, Ursula von der Leyen et Charles Michel, ainsi qu’Angela Merkel, dont le pays exerce la présidence tournante de l’Union, était prévue de longue date.

Elle était initialement destinée à célébrer en grande pompe, à vingt-sept, à Leipzig, la fin d’une longue négociation – une trentaine de rounds, étalés sur sept années – d’un accord sur les investissements. Ce projet était censé rééquilibrer la situation au profit des entreprises européennes en Chine : en levant les barrières dressées, par exemple, devant les constructeurs automobiles ou les firmes de télécommunications, en faisant mieux respecter la propriété intellectuelle, en mettant un terme aux transferts de technologies imposés aux industriels.

« Pas un terrain de jeu »

Pendant ce temps, des sociétés chinoises, souvent subventionnées par l’Etat, font face à beaucoup moins de contraintes en Europe et investissent massivement dans des secteurs stratégiques. La question des surcapacités chinoises, dans le domaine de l’aluminium, de l’acier ou de la haute technologie, est un autre sujet de polémique.

En tout cas, « nous n’avons pas enregistré d’avancée », a souligné Mme von der Leyen. Pas plus que ses deux partenaires, la présidente de la Commission n’a, en revanche, évoqué le réseau 5G et la possible exclusion du géant chinois Huawei de ce marché. Sur ce sujet, les Européens sont incapables de définir une position commune.

Est-ce la fin d’une certaine naïveté des Vingt-Sept qui l’explique, ou plutôt le raidissement de Pékin ? Toujours est-il que la signature de l’éventuel accord sur les investissements a été renvoyée à plus tard. « Il y a encore beaucoup à faire.

C’est à la Chine de nous convaincre que cela vaut la peine de conclure un accord », a indiqué Mme von der Leyen. « L’Europe doit être un acteur, pas un terrain de jeu », a indiqué Charles Michel. Même si elle défend une position « réaliste », Mme Merkel souligne que le multilatéralisme doit être basé sur des règles.

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