ISRAËL SIGNE DES ACCORDS HISTORIQUES AVEC LES EMIRATS ARABES UNIS ET BAHREÏN A WASHINGTON
Israël a signé, mardi 15 septembre, à la Maison Blanche, des accords historiques avec les Émirats Arabes Unis et Bahreïn qui bousculent les équilibres au Moyen-Orient. Depuis l’annonce surprise de la normalisation des relations d’Israël avec les Émirats Arabes Unis jusqu’à celle avec Bahreïn, retour sur un mois de développements.
le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a signé, ce mardi 15 septembre, avec les Emirats arabes unis et Bahreïn des accords historiques qui bousculent les équilibres au Moyen-Orient, sous l'égide de Donald Trump, soucieux d'apparaître en « faiseur de paix » à l'approche de la présidentielle américaine.
« Après des décennies de divisions et de conflits, nous sommes témoins de l'aube d'un nouveau Moyen-Orient », a déclaré le président des Etats-Unis lors d'une cérémonie en grande pompe dans les jardins de la Maison Blanche.
Il a affirmé que « cinq ou six pays » arabes supplémentaires suivraient « très bientôt » l'exemple des deux Etats du Golfe, sans préciser lesquels.
Benjamin Netanyahou, évoquant un « tournant de l'histoire », a estimé que l'entente scellée à Washington pouvait « mettre fin au conflit israélo-arabe une fois pour toutes ».
Retour sur un mois de tractations et de petites phrases avant cette double signature.
Le 13 août, les Émirats Arabes Unis et Israël conviennent de normaliser leurs relations dans le cadre d’un accord annoncé par surprise par le président américain Donald Trump.
Il s’agit d’une « percée spectaculaire ». « Une ENORME avancée », tweete M. Trump, qui loue un « accord de paix historique » entre « deux GRANDS amis » de Washington.
« Une nouvelle ère commence dans les relations entre Israël et le monde arabe », affirme le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
Les Émirats assurent que l’accord prévoit de « mettre fin à toute annexion supplémentaire » de territoires palestiniens en Cisjordanie occupée. Mais M. Netanyahou déclare que l’annexion est simplement « reportée » et qu’Israël n’y a « pas renoncé ».
L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas qualifie l’accord de « trahison » de la cause palestinienne.
Liaisons téléphoniques directes
Le 14, Benjamin Netanyahou remercie les dirigeants de l’Égypte, d’Oman et de Bahreïn pour leur « soutien » à cet accord avec Abou Dhabi.
Le 16, le ministre émirati des Affaires étrangères a un entretien téléphonique avec son homologue israélien pour marquer le début des liaisons téléphoniques directes entre les deux pays.
Le chef du service de renseignement israélien, Yossi Cohen, se rend le 18 août à Abou Dhabi pour des entretiens sur la sécurité, première visite officielle d’un responsable d’Israël depuis l’annonce de l’accord.
« Coup de poignard »
Le 19, des membres des mouvements palestiniens rivaux, le Fatah laïc de Mahmoud Abbas et le Hamas islamiste, participent ensemble à une manifestation en Cisjordanie occupée contre l’accord
« Toute normalisation légitime l’occupation », lance le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh, qualifiant la décision des Émirats de « coup de poignard dans le dos ».
Il « salue » la déclaration du ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal Ben Farhane, qui a exclu toute normalisation en l’absence d’un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens.
Tournée de Mike Pompeo
Du 24 au 27, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo se rend au Soudan, à Bahreïn et à Oman, pour tenter de convaincre d’autres Etats de la région de suivre l’exemple émirati.
Mais il se heurte à un refus du Soudan tandis que Bahreïn réaffirme qu’il soutient la création d’un État palestinien.
Vol direct historique
Le 30, les Émirats abrogent dans un décret la loi de boycott d’Israël : « Il sera permis de faire entrer, d’échanger et de posséder des biens et produits israéliens de tout type aux Émirats et de les commercialiser », indique le texte
Benjamin Netanyahou affirme que des responsables israéliens discutent en secret d’une normalisation avec d’autres dirigeants arabes et musulmans.
Le 31, le « premier vol commercial » direct entre les Émirats et Israël se pose à Abou Dhabi en provenance de l’aéroport international David Ben Gourion de Tel-Aviv. Jared Kushner, conseiller à la Maison Blanche et gendre du président Trump, à la tête de la délégation israélo-américaine, déclare que l’Arabie saoudite a autorisé l’avion à survoler son territoire.
Le 2 septembre, l’Arabie saoudite autorise les Émirats à utiliser son espace aérien pour des vols vers « tous les pays ». Le lendemain, Bahreïn annonce qu’il va autoriser les Émirats à survoler son territoire en provenance et à destination d’Israël.
Normalisation entre Bahreïn et Israël
Le 11 septembre, Donald Trump annonce que Bahreïn et Israël vont normaliser leurs relations. « C’est une journée véritablement historique ! », dit-il.
Benjamin Netanyahou salue « un autre accord de paix avec un autre pays arabe ». L’Autorité palestinienne et le Hamas fustigent immédiatement l’annonce
Le 14, Mohammed Shtayyeh affirme que la signature des accords de normalisation entre Israël et les Émirats et Bahreïn marquera un « jour sombre » dans l’histoire du monde arabe.