SOUDAN : UN AN APRES SA NOMINATION, LE GOUVERNEMENT DE TRANSITION AU PIED DU MUR
Frappé par une crise économique sans précédent, le quotidien des Soudanais ne cesse de se détériorer. Un an après sa nomination, le gouvernement civil peine à reprendre la main sur ses finances.
« Le besoin d'évaluer la performance du gouvernement pour satisfaire la volonté de l'opinion publique qui a demandé une rectification de la voie de la révolution et un remaniement ministériel" lors de récentes manifestations, » selon lui.
Fin Juin , des dizaines de milliers de manifestants , malgré le couvre feu en vigueur en raison du coronavirus, étaient descendus pour réclamer la réalisation des revendications de la "révolution » qui avait conduit à la chute d’Omar El Béchir, au pouvoir depuis trois décennies.
Pourquoi les Soudanais manifestent-ils ?
Le 30 juin, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté au Soudan, malgré le couvre-feu censé maîtriser la propagation de l’épidémie de coronavirus. D’autres manifestations au Darfour, sous forme de sit-in, se sont ajoutées aux marches des grandes villes. Alors que les Darfouris se sont mobilisés à cause de l’insécurité et des violences quotidiennes dans la région, les autres manifestants ont principalement réclamé la mise en œuvre des mesures promises par le gouvernement de transition il y a bientôt un an.
L’une des surprises de ce remaniement ministériel est le départ du ministre des Finances Ibrahim al-Badawi qui ces derniers mois, s’est attelé à mettre en œuvre son plan de relance économique pour le pays. Pour ce faire, il a multiplié les opérations visant à mobiliser un financement des bailleurs de fonds étrangers pour aider le Soudan à se relever.
Pour rappel, le CNT a été créé après la chute du président Omar el-Béchir pour stabiliser la situation politique et économique du pays avant l’organisation d’élections générales d’ici trois ans. Cependant, l’enthousiasme suscité par la nomination de ce gouvernement militaro-civil a fini par laisser place à une impatience générale quant aux résultats promis par le Premier ministre Abdallah Hamdok (photo). Ainsi, fin juin 2020, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Khartoum pour exiger des réformes plus rapides et plus complètes de la part des autorités.
En début de semaine, le Premier ministre a licencié le chef de la police soudanaise et son adjoint considérés par les groupes de militants pro-démocratie comme proches du régime de Béchir.