CHYPRE : LES ÉTATS-UNIS LEVENT L'EMBARGO SUR LES ARMES A ET AUGMENTENT LA TENSION AVEC LA TURQU

Ankara a critiqué la décision de Washington de lever partiellement l'embargo sur les armes dans l'île, en place depuis 1987.

Les tensions dans l'est de la Méditerranée ajoutent un nouveau protagoniste. Les États-Unis sont entrés dans le conflit en annonçant la décision de lever partiellement l'embargo sur les armes à Chypre, en vigueur depuis 1987. Cette annonce n'a pas plu à Ankara, qui l'a définie comme une « décision totalement erronée ». « Cette décision vise à encourager les demandes illégales de l'administration chypriote grecque », a écrit le porte-parole du parti au pouvoir dans un tweet.

Les relations entre Washington et Ankara ne sont pas au mieux de leur forme et la levée de l'embargo sur les armes n'a fait qu'aggraver la situation. Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a annoncé que Washington lèverait l'embargo de 33 ans sur Chypre et s'efforcerait de renforcer sa coopération avec Nicosie.

« Chypre est un partenaire important en Méditerranée orientale ... Nous allons lever les restrictions sur la vente d'équipements et de services de défense non létaux à la République de Chypre au cours du prochain exercice fiscal », a déclaré M. Pompeo sur Twitter.

Dans un communiqué de presse, le ministère turc des affaires étrangères a réagi en avertissant que la décision de Washington « empoisonne la stabilité dans la región » et les efforts pour parvenir à une « solution à la question de (la division de) Chypre ». Le président chypriote Nikos Anastasiades a tweeté qu'il se félicitait de cette mesure après un appel téléphonique avec Pompeo.

Dans sa réponse, Ankara a critiqué la décision américaine de lever l'embargo sur les armes à Chypre et a déclaré que cela « augmenterait le risque d'une confrontation dans la región ».

Mercredi, le vice-président turc Fouad Oktay a décrit la décision américaine dans un tweet comme « une répétition des erreurs que l'Europe a commises sur l'île ».

Mardi, la Turquie a annoncé qu'elle prolongeait l'activité du navire de prospection Oruç Reis, de son expédition à travers la zone en conflit avec la Grèce, et cette dernière a assuré qu'elle ne permettrait pas une nouvelle ingérence d'Ankara dans sa zone économique exclusive (ZEE). Le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan prend le pouls de la Grèce et des avertissements internationaux et européens appelant à l'arrêt des activités d'exploration illégales.

Bruxelles a soutenu la position d'Athènes et de Nicosie, a appelé les deux pays à plusieurs reprises à s'asseoir et à négocier, tandis que des sanctions contre Ankara ont déjà été discutées.

Depuis le coup d'État chypriote grec en 1974, l'île est divisée entre la partie turque au nord du pays et la partie grecque au sud. Ankara, qui ne reconnaît pas la République de Chypre, membre de l'UE, est le seul pays qui reconnaît la République turque de Chypre du Nord.

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