ESPAGNE : LA CATALOGNE FRANCHIT LA BARRE DES 13 000 MORTS, PLUS QU'EN ALLEMAGNE ET AU CANADA
La Catalogne affiche également un taux de mortalité de 10%. Six mois après l'arrivée du Coronavirus en Catalogne, l'épidémie court toujours. Avec 12 994 décès recensés ce vendredi, la Catalogne devait attendre ce week-end la barre tragique des 13 000 morts, selon le quotidien catalan El Punt.
C'est chose faite, ce samedi, avec le dernier bilan communiqué par Salut, le ministère de la santé catalan. Avec 10 morts de plus ces dernières 24 heures, la Catalogne affiche 13 004 décès dus à la Covid-19.
Un chiffre ahurissant, qui dépasse le bilan de certains pays tels que l'Allemagne, l'Argentine ou le Canada. Le tout doublé d'un taux de mortalité de 10% eu égard des 128 396 cas recensés. Et des régions qui inquiètent telles que la Noguera ou la Cerdagne, où un porteur du virus le transmet à trois personnes en moyenne. Là où les images d'une fête sans masque ni distanciation sociale ont profondément choqué l'opinion publique de l'autre côté des Pyrénées.
la rumeur du complot ne fait que commencer
Covid Espagne. La théorie du complot contre le coronavirus fait rage sur les réseaux sociaux. Une tendance qui continuera à la hausse durant les prochains mois. “Le masque est une muselière; le gouvernement met en place une dictature; le coronavirus ne se propage plus à Barcelone; ne soyez pas des moutons”. Ce type de messages sont répétés à satiété et inondent les réseaux sociaux depuis des semaines. Nous ne sommes qu’au début du phénomène selon le sociologue Alejandro Romero Reche. “C’est globalement le mouvement anti-vaccin qui se mobilise le plus” confie le chercheur à Equinox. La campagne de dénonciation d’un supposé complot ira en progression au fur et à mesure que l’Espagne sera sur le point d’obtenir le vaccin. La première campagne de vaccination pourrait commencer au premier trimestre 2021 avec le personnel soignant et les personnes âgées ou à risque a annoncé cette semaine le ministre de la Santé Salvador Illa.
Covid Espagne : les complotistes sont des personnes très éduquées
Loin des clichés, Alejandro Romero dresse un portrait robot de l’adepte de la théorie révisionniste anti-Covid. “Des personnes généralement très éduquées avec un assez haut niveau d’étude, des gens qui se documentent beaucoup, qui lisent énormément et qui souvent veulent tout savoir” révèle le chercheur.
Dans une crise aussi singulière, beaucoup de questions restent forcément sans réponse. Autant la science, que la médecine ou les responsables politiques avancent à tâtons face à un virus que personne ne connaissait il y a un an. Dès qu’il n’y a pas une réponse tout de suite, le complotiste estime “qu’on lui cache quelque chose et qu’on cherche à le manipuler” analyse Romero. Le manque de confiance envers les institutions, qu’elles soient politiques ou médiatiques, va pousser ces personnes vers des sources non officielles et non vérifiées. Des faits sont ainsi grossis et d’autres minorés. Par exemple, les hésitations gouvernementales et sanitaires face au port du masque, lors des premières semaines du confinement, boostent les thèses complotistes.
une rentrée chaotique
La rentrée scolaire doit se dérouler dans la normalité. Le Premier ministre Pedro Sánchez se veut optimiste mais sa déclaration prend davantage l’allure d’un vœu pieux tant la situation du pays est loin d’être idéale. L’Espagne recense actuellement le taux le plus élevé de nouveaux cas quotidiens de Covid-19 de l’Union européenne. L’évolution de la pandémie préoccupe surtout les professeurs et parents d’élèves à quelques jours du retour en classe. Ils critiquent l’improvisation des pouvoirs publics, notamment régionaux, car compétents en matière d’éducation. Les dix-sept régions n’ont pas encore toutes présenté leurs calendriers et protocoles pour la reprise des cours. Une réunion a lieu hier avec les ministres de l’Éducation et de la Santé afin de coordonner une rentrée qui s’annonce chaotique. À tel point qu’à Madrid, les principaux syndicats ont déjà convoqué une grève.