top of page

MALI: "IBK", PRESIDENT CONTESTE DEVENU SYMBOLE DE L'IMPUISSANCE DE L'ETAT

  • Photo du rédacteur: Info Univ
    Info Univ
  • 19 août 2020
  • 3 min de lecture

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, qui a démissionné dans la nuit de mardi à mercredi après une révolte militaire, est devenu le symbole de l'impuissance de l'Etat dans un pays déchiré par les attaques jihadistes et les violences communautaires.

"IBK", 75 ans, au pouvoir depuis 2013, a été arrêté mardi par des soldats mutinés qui ont fraternisé avec des manifestants après avoir pris le contrôle du camp militaire de Kati, près de Bamako.

C'est l'aboutissement d'une crise déclenchée en juin avec l'éclosion d'une contestation lancée par une coalition hétéroclite de chefs religieux, d'hommes politiques et de membres de la société civile.

Le "Mouvement du 5 juin" (M5-RFP), en réclamant le départ du président Keïta, exprimait l'exaspération nourrie par les milliers de victimes ces dernières années des attaques jihadistes et des violences intercommunautaires, par le spectacle de l'impuissance de l'Etat, la crise des services publics et de l'école et la perception d'une corruption répandue. Mais aussi par une crise économique aggravée par l'impact de la pandémie de Covid-19.

Le week-end du 10 juillet, une manifestation avait dégénéré en trois jours de troubles meurtriers, les plus graves à Bamako depuis le coup d'Etat de 2012.

Pouvoir "centralisé"

Le chef de l'Etat essuyait jusqu'ici sans trop de dommages les critiques d'une opposition divisée, fort du soutien de la communauté internationale, et notamment de la France, ex-puissance coloniale, qui s'appuie sur lui dans la lutte contre les jihadistes. Face à la contestation, "IBK" avait assuré que sa main était "toujours tendue" et, sous la médiation de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), avait accepté l'idée de former un gouvernement d'union nationale.

Un virage délicat pour ce natif de Koutiala (sud), qui a gardé de sa fréquentation de prestigieux établissements français dans sa jeunesse non seulement un phrasé châtié, mais aussi une conception centralisatrice du pouvoir. "Il est pour un pouvoir fort, centralisé, c'est sûr", affirme un ancien compagnon de route.

Mais les dirigeants de la contestation ont décliné les gestes d'ouverture du chef de l'Etat et les appels de la Cédéao, en réitérant leur "demande de démission du président Ibrahim Boubacar Keïta et (de) son régime". Une crise qui a pris un tour d'autant plus personnel pour "IBK" que les contestataires ont continuellement désigné à la vindicte son fils Karim, présenté comme un noceur, qui a démissionné mi-juillet de l'importante présidence de la commission parlementaire de la Défense.

Ascension fulgurante

Ibrahim Boubacar Keïta a connu une ascension fulgurante sous Alpha Oumar Konaré, premier président (1992-2002) de l'ère démocratique du Mali.

Premier ministre de 1994 à 2000, M. Keïta, qui se réclame de la gauche, mate alors sans états d'âme une crise scolaire et des grèves qui paralysent le Mali, et ferraille contre l'opposition. De cette période, il gardera une image de fermeté.

Il se présente à l'élection présidentielle de 2002 mais n'arrive qu'en troisième position. Amadou Toumani Touré, dit "ATT", un militaire en retraite, l'emporte au second tour et se fait réélire dès le premier tour en 2007, devant "IBK".

A l'élection présidentielle de 2013, après l'intervention internationale lancée à l'initiative de la France contre les jihadistes, Ibrahim Boubacar Keïta, considéré comme un recours, tient sa revanche en accédant au palais de Koulouba, le siège de la présidence malienne.

Il sera réélu en 2018 face à Soumaïla Cissé, leader de l'opposition détenu par de présumés jihadistes depuis mars dernier.

Comments


RSS Feed
Nous suivre
  • Facebook Basic Black
  • Twitter Basic Black
  • Google+ Basic Black

© 2023 par "Univ info". Créé avec ralreseau

Faire un don avec PayPal
Western-Union-to-Pay-586-M.jpg
Ce que nous voulons changer

Voix des jeunes est un concours inter-universitaire et une émission de télé positive où les jeunes débattent de problèmes qui affectent leur communauté, cherchent des solutions et tentent de les implanter localement. Voix des jeunes est une expérience de développement personnel, professionnel et citoyen au cours de laquelle les jeunes sortent transformés.

60% des jeunes croient que leur voix n'est pas entendue

69% des jeunes ne savent pas comment prendre action pour un changement positif dans leur communauté

69% des jeunes sont préoccupés par leur avenir et possibilités d'emploi

Ce que nous faisons

+ de 1 000 000 U-Reporters

Les U-Reporters prennent action pour un changement positif dans leur communauté

Deuxième pays au monde en nombre de U-Reporters

Envoyer de l’argent

Envoyez de l'argent en ligne ou en personne dans un point de vente vers plus de 200 pays et territoires.

bottom of page