TURQUIE : ANKARA ANNONCE UNE EXTENSION DE SES RECHERCHES EN MEDITERRANEE
Cette annonce intervient dans un contexte de tensions croissantes en Méditerranée orientale, où la découverte d'importants gisements gaziers a aiguisé l'appétit d'Ankara.
Les tensions ne sont pas près de s'arrêter en Méditerranée. La Turquie a annoncé dimanche qu'elle allait prolonger ses recherches de gisements gaziers dans une zone disputée de la Méditerranée orientale, faisant fi des appels de l'Union européenne à la désescalade.
Dans une notice maritime (Navtex) publiée dans la nuit de samedi à dimanche, la marine turque indique que le navire de forage Yavuz, déployé au large de Chypre depuis plusieurs mois, mènera des recherches au sud-ouest de l'île du 18 août au 15 septembre. "Nous déconseillons fermement de se rendre dans la zone de recherche", met en garde la marine turque dans ce message.
L'annonce de l'extension de ces opérations intervient dans un contexte de tensions croissantes en Méditerranée orientale, où la découverte ces dernières années d'importants gisements gaziers a aiguisé l'appétit de la Turquie. La semaine dernière, Ankara a déployé le navire de recherche sismique Oruç Reis, escorté par des bâtiments de guerre, dans une zone revendiquée par la Grèce, suscitant la colère d'Athènes et la préoccupation de l'UE. L'Oruç Reis, qui a été déployé entre Chypre et l'île grecque de Crète, doit mener ses opérations jusqu'au 23 août.
Réagissant à l'annonce turque dimanche, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé Ankara à cesser "immédiatement" ses recherches de gisements gaziers. L'extension des activités turques au large de Chypre accroît "regrettablement les tensions et l'insécurité", a ajouté Josep Borrell dans un communiqué.
Recep Tayyip Erdogan se dit prêt à dialoguer
Ces tensions ont par ailleurs été au coeur d'une rencontre dimanche en République dominicaine entre le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, et son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu. Lors de leur entretien, les deux ministres ont parlé du "besoin urgent de réduire les tensions en Méditerranée orientale", a indiqué le département d'Etat dans un communiqué. Lors d'un point presse après cette rencontre, Mevlüt Cavusoglu a affirmé qu'Ankara allait "continuer de défendre ses intérêts".
Vendredi, les ministres des Affaires étrangères des pays européens s'étaient réunis à Bruxelles pour appeler à la désescalade. La France, dont les rapports avec la Turquie se sont tendus ces derniers mois, a renforcé jeudi sa présence militaire en Méditerranée orientale pour soutenir Athènes. Dans ce contexte de crispations, le président Recep Tayyip Erdogan s'est dit samedi prêt à dialoguer, tout en soulignant que son pays ne reculerait "pas devant les sanctions et menaces".