INDE : LES TENSIONS FRONTALIERES MEURTRIERES
Les tensions frontalières sont loin de se calmer entre l’Inde et la Chine. Le Premier ministre indien Narendra Modi, vient ainsi de lancer un nouvel avertissement au voisin chinois, ce samedi, lors de l'important discours célébrant la fête d'indépendance de son pays.
Le dirigeant indien promet notamment de construire une armée plus forte, alors que les pourparlers entre les deux géants d’Asie, sur l'assouplissement de la construction militaire dans la région frontalière de l'Himalaya, sont dans l'impasse. Modi a ainsi donné le ton, à travers un fort discours souverainiste.
« L'intégrité de l'Inde est suprême pour nous. Ce que nous pouvons faire, ce que nos soldats peuvent faire - tout le monde l'a vu au Ladakh », a-t-il notamment martelé, en référence à un affrontement frontalier avec les troupes chinoises dans la région du Ladakh dans l'Himalaya (le 15 juin dernier). Lors de cet affrontement, c’est en tout vingt soldats indiens qui ont été tués, dans un étonnant combat à coups de matraque, de pierres et à poings nus. Pékin aura par ailleurs admis avoir subi des pertes, mais sans toutefois donner de chiffres.
Le Premier ministre indien a lancé ce samedi 15 août un nouvel avertissement à la Chine, deux mois après les affrontements meurtriers dans l’Himalaya, qui ont fait ressurgir un contentieux territorial historique que l’on pensait apaisé. Et la situation pourrait s’aggraver.
Dans la vallée de la Galwan, perchée à 4 300 mètres d’altitude sur le plateau himalayen du Ladakh, du sang a coulé le long de la rivière. La nuit du 15 juin, des soldats indiens et chinois se sont affrontés avec une violence inouïe dans des conditions climatiques extrêmes. Battes cloutées, jets de pierres, chutes dans un ravin, noyades et crânes défoncés : tel est le tableau macabre du corps-à-corps qui a eu lieu à la frontière sino-indienne. L’Inde déplore la mort de 20 soldats. La Chine n’a pas communiqué de bilan humain, même si l’armée indienne évoque des « victimes des deux côtés ». C’est la première fois depuis 45 ans que ce contentieux territorial historique fait des victimes.
Deux mois plus tard, ce samedi 15 août, le Premier ministre indien Narendra Modi a lancé un nouvel avertissement à la Chine, à l’occasion d’une cérémonie organisée pour le Jour de l’indépendance.
« A tous ceux qui ont eu des vues sur la souveraineté du pays, l’armée du pays a répondu avec le même langage », a lancé M. Modi dans son discours le plus important de l’année, au cours duquel il a aussi promis de renforcer encore plus les capacités militaires.
La guerre sino-indienne de 1962 s’était soldée par la défaite cuisante de l’armée indienne. Depuis, les deux géants se font face le long de la Ligne de Contrôle effectif (Line of Actual Control, LAC), un tracé de 3 500 kilomètres faisant office de démarcation. Or, chaque pays l’interprète à sa manière, ce qui rend la frontière floue et arbitraire.