NIGER : LA FRANCE NE LAISSERA PAS CE CRIME IMPUNI, ASSURE EMMANUEL MACRON ET JEAN CASTEX
Un « crime odieux » qui ne restera pas « impuni ». L’exécutif français a haussé le ton ce mardi 11 août, après la mort de six jeunes humanitaires français avec leur chauffeur et un guide dimanche au Niger.
Emmanuel Macron a annoncé que les mesures de sécurité seraient renforcées. « J’ai décidé de renforcer les mesures de sécurité pour nos ressortissants dans la région », a déclaré le chef de l’État à la fin d’un conseil de défense qu’il a présidé en visioconférence depuis le fort de Brégançon, à Bormes-les-Mimosas (Var), où il est en vacances.
Attaque «manifestement terroriste»
Il n’a pas donné de détails sur les mesures qui devraient être mises en place, notamment par le ministère des Affaires étrangères. L’attaque a eu lieu dans la seule zone classée « jaune » – où les déplacements touristiques sont possibles – de ce pays en proie à des violences de groupes jihadistes sahéliens croissantes. Selon le chef de l’État, l’attaque était « manifestement terroriste ». « Nous mettons tout en œuvre pour soutenir les familles des victimes et répondre à l’attaque qui a coûté la vie à six de nos compatriotes et à deux Nigériens », a également assuré Emmanuel Macron. « Membres de l’ONG Acted, ces six jeunes témoignaient d’un engagement remarquable pour les populations », a-t-il ajouté.
Un autre humanitaire au Guatemala
Lundi, un autre humanitaire français, Benoît Maria, responsable de l’ONG Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF), a été tué lors d’une attaque armée au Guatemala. Dans un tweet, le président Macron a salué l'« engagement humaniste, fraternel, solidaire qui fait honneur à la France » de cet ingénieur agronome de 55 ans, « lâchement assassiné ». Au Niger, huit personnes (dont six Français) travaillant pour l’ONG Acted (Agence d’aide à la coopération technique et au développement) ont été tuées dimanche avec leur guide nigérien par des hommes armés à Kouré, à 60 km au sud-est de Niamey, lors d’une excursion touristique.
Examiner « les conséquences militaires »
Quelque 5 100 militaires français sont déployés au Sahel dans le cadre de la force Barkhane pour lutter contre les groupes jihadistes armés, en soutien aux armées des cinq pays de la région, dont le Niger. Le conseil de défense a examiné « les conséquences militaires » et « l’ensemble des dispositifs (français) dans la région », a indiqué Emmanuel Macron. « Nous poursuivons l’action pour éradiquer les groupes terroristes avec l’appui renforcé de nos partenaires », a affirmé le chef de l’État.
«Ne pas laisser impuni ce crime odieux contre nos compatriotes»
Le Premier ministre Jean Castex a également prévenu, lors d’un déplacement à Montpellier, que « la France veillera à ne pas laisser impuni ce crime odieux contre nos compatriotes ». Il a dénoncé une « attaque d’une extrême violence et d’une lâcheté difficilement descriptible ».
L’attaque a, selon le chef du gouvernement français, « marqué d’autant plus fortement nos consciences que les victimes sont des personnes civiles, des personnes jeunes, engagées dans l’humanitaire, qui travaillent au service des autres dans un esprit de coopération et de proximité avec les habitants de ce pays ». L’ancien candidat socialiste Benoît Hamon a rendu hommage dans un tweet à l’une des victimes, qui « s’était engagée à (ses) côtés lors de l’élection présidentielle » et dont les « convictions l’avaient amenée à poursuivre son engagement dans l’action humanitaire au Niger », où elle a été « assassinée par des terroristes sans foi ni loi ».
Une équipe d’enquêteurs s’est envolée mardi pour le Niger
Une équipe de onze enquêteurs français spécialisés s’est envolée mardi pour le Niger dans le cadre d’une demande d’entraide internationale acceptée par les autorités nigériennes, ont indiqué des sources policière et judiciaire. Elle est composée de six enquêteurs de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) et de deux autres de la sous-direction antiterroriste, accompagnés par trois membres de la police technique scientifique. Le parquet national antiterroriste français avait annoncé, lundi, avoir ouvert une enquête notamment pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste ».
Acted suspend ses activités au Niger
Acted a quant à elle annoncé suspendre temporairement ses activités au Niger. « Nous avons besoin d’entendre nos humanitaires au Niger et dans les pays du Sahel, on a besoin qu’ils se parlent et qu’ils nous parlent et nous allons envoyer une délégation du siège », a indiqué son président Frédéric de Saint-Sernin sur RFI. « Mais il n’est pas question de quitter le pays, il n’est pas question de quitter la région, nous sommes là pour aider les bénéficiaires », a-t-il ajouté.
«Ne pas laisser impuni ce crime odieux »
Le Premier ministre, Jean Castex, a affirmé mardi que la France veillera à ne pas laisser impuni ce crime odieux après dans une attaque d’une extrême violence au Niger. En déplacement à Montpellier, après un conseil de défense sur le sujet avec le président Emmanuel Macron, le Premier ministre a évoqué une lâcheté difficilement descriptible, qui a marqué d’autant plus fortement nos consciences, que nos victimes sont des personnes civiles, jeunes, engagées dans l’humanitaire.