RUSSIE : « TOUT MISSILE EN APPROCHE SERA CONSIDERE COMME NUCLEAIRE » LES MISE EN GARDE DE L’ARMEE RU
Bien que tous les yeux aient été rivés sur le scénario émergent de la « nouvelle guerre froide » entre les Etats-Unis et la Chine, l’armée russe vient de publier une déclaration rare et révélatrice qui représente peut-être la menace la plus sérieuse qui ait été jusqu’à présent le résultat des négociations en cours sur l’extension du traité New START.
« La Russie percevra tout missile balistique en approche sur son territoire comme une attaque nucléaire qui justifie une riposte nucléaire, ont averti les militaires dans un article publié vendredi », a écrit l’AP.
« La sévère mise en garde du journal militaire officiel Krasnaya Zvezda (Etoile Rouge) vise les Etats-Unis, qui ont travaillé au développement d’armes non nucléaires à longue portée », poursuit le rapport.
Lancement de missiles balistiques de la marine américaine, via The National Interest
Dans l’article, certains des plus grands généraux russes, dont l’officier supérieur de l’état-major général de l’armée russe, le général de division, sont cités. Andrei Sterlin, a affirmé qu’en cas d’attaque, les systèmes radar et anti-aériens n’auront aucun moyen de savoir si un missile balistique a une tête nucléaire ou non.
« Tout missile attaquant sera perçu comme portant une tête nucléaire », a déclaré la publication militaire russe. « L’information sur le lancement du missile sera automatiquement relayée aux dirigeants politico-militaires russes, qui détermineront la portée des mesures de rétorsion des forces nucléaires en fonction de l’évolution de la situation. »
« La Russie a tracé les ‘lignes rouges’ que nous conseillons à quiconque de ne pas franchir », précise l’article de Krasnaya Zvezda. « Si un adversaire potentiel ose faire cela, la réponse sera sans aucun doute dévastatrice. Les détails de l’action de représailles, comme le lieu, le moment et le montant, seront déterminés par les dirigeants politico-militaires russes en fonction de la situation ».
La publication militaire a clairement fait monter la pression de manière considérable, cherchant sans doute à renforcer l’influence des diplomates russes, car le traité historique de réduction des armes nucléaires, New START, pourrait être sur le point d’être annulé après le retrait des États-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI).
New START expirera en février 2021 si les deux parties n’acceptent pas de le renouveler. Jusqu’à présent, les pourparlers en cours entre Moscou et Washington n’ont pas permis de le prolonger de cinq ans, malgré les pressions exercées par les alliés des États-Unis pour obtenir une prolongation.
Des pourparlers à la mi-juin n’ont abouti à rien, ainsi qu’au moins trois jours de discussions à la fin du mois de juillet à Vienne. Il semble que si les diplomates russes parlent gentiment à Vienne, l’armée russe est engagée dans une tactique de bras forts pour donner aux diplomates une plus grande position de négociation au moment où la prolongation des traités est évaluée.
Le Kremlin semble également désireux de rappeler à Washington, dans les termes les plus clairs possibles, à quoi ressemble un monde post-contrôle des armes nucléaires – à savoir, la probabilité d’une nouvelle course aux armements nucléaires dans un scénario de « Far West » profondément incertain.