top of page

COREE DU NORD :LA MODERNISATION PROMISE PAR KIM JONG-UN EN PANNE

La reprise des échanges avec la Chine pourrait dégager la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de l’enlisement économique dû à son autoconfinement.

Après avoir annoncé en fanfare qu’un transfuge passé au Sud puis revenu au Nord, qui avait été appréhendé le 19 juillet, serait porteur du Covid-19 − dont l’examen s’est avéré « non conclusif », selon l’Organisation mondiale de la santé −, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) continue à proclamer n’avoir aucun cas de contagion. Une exception qui suscite le scepticisme. En revanche, le pays est indéniablement victime des effets collatéraux de la pandémie. Si la crise sanitaire paraît latente, la dégradation de l’économie due au confinement est patente.

Le retard dans la réalisation des grands projets du régime, dont la construction du gigantesque Hôpital général de Pyongyang, est le signe de cet enlisement. Ses deux tours jumelles, occupant un terrain de quelque 60 000 m2, sont sorties de terre en quatre mois. Mais l’élan s’est brisé. Et l’hôpital ne sera pas prêt, comme le dirigeant nord-coréen s’y était engagé, pour le 75e anniversaire de la fondation du Parti du travail de Corée, le 10 octobre.

Au cours d’une inspection des travaux de l’hôpital, le 20 juillet, Kim Jong-un a vertement critiqué les responsables pour le retard de ce « noble projet du parti qui ternit son image dans la population », qu’il a mis sur le compte d’une gestion déficiente. Un autre grand chantier, le gigantesque complexe touristique de Wonsan-Kalma, est également à l’arrêt. Ces revers laissent penser que d’autres, de moindre envergure, ont également été interrompus.

Humiliation

En quête de ressources pour financer ses grands travaux, l’Etat met à contribution les entrepreneurs, invités, au titre du « patriotisme » − en d’autres termes, de la loyauté au régime −, à faire des donations « volontaires », avance Benjamin Katzeff Silberstein, du Foreign Policy Research Institute (Etats-Unis) sur le site North Korean Economy Watch.

Par leur visibilité, les projets pharaoniques du régime sont un instrument de propagande. Inachevés, ils constituent un affront. Pendant une quinzaine d’années, la carcasse pyramidale en acier de l’hôtel Ryugyong (105 étages) était une telle humiliation pour le régime qu’il était demandé aux visiteurs de ne pas la photographier. En 2012, elle fut recouverte de parois en verre qui lui donnent un aspect plus avenant. Simple « toilettage » extérieur car l’aménagement intérieur reste à faire.

Avec l’Hôpital général de Pyongyang, Kim Jong-un avait lancé un projet moins somptueux, qui se voulait symbolique de sa bienveillance envers la population en temps de pandémie. Le retard dans les travaux, dû semble-t-il au manque de matériaux de construction et d’équipements médicaux importés, est symptomatique des difficultés auxquelles la RPDC est confrontée.

Il vous reste 58.96% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

RSS Feed
Nous suivre
  • Facebook Basic Black
  • Twitter Basic Black
  • Google+ Basic Black
bottom of page