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COLOMBIE : L’ANCIEN PRESIDENT ALVARO URIBE ASSIGNE A RESIDENCE

Président à poigne de 2002 à 2010, sénateur depuis 2014, détracteur infatigable de l’accord de paix signé avec les FARC, il est la cible d’une enquête pour subornation de témoins.

Dix ans, presque jour pour jour, après avoir quitté le pouvoir, l’ancien président colombien Alvaro Uribe a été assigné à résidence par la Cour suprême, dans le cadre d’une enquête pour subornation de témoins. L’annonce a fait l’effet d’une bombe politique. Président à poigne de 2002 à 2010, sénateur depuis 2014, détracteur infatigable de l’accord de paix signé avec la guérilla en 2016, Alvaro Uribe est aussi le parrain politique de l’actuel chef de l’Etat, Ivan Duque, et le leader incontesté de la droite dure. La décision a été prise à l’unanimité des cinq magistrats de la salle d’instruction de la chambre pénale de la Cour suprême, mardi 4 août. C’est la première fois qu’un ancien président colombien est placé en détention provisoire.

C’est l’intéressé lui-même qui a annoncé la nouvelle au pays. « Etre privé de ma liberté m’attriste profondément pour mon épouse, pour ma famille et pour les Colombiens qui croient encore que j’ai fait quelque chose de bien pour la patrie », a écrit M. Uribe sur son compte Twitter, mardi, en début d’après-midi. Les réactions n’ont pas tardé et les réseaux sociaux se sont immédiatement enflammés. Alvaro Uribe continue de diviser le pays. A Bogota et à Medellin, les autorités municipales ont rappelé que, pour cause de pandémie de Covid-19, toutes les manifestations étaient interdites.

La droite « uribiste » dénonce la politisation de la justice et la persécution dont serait victime son leader. Elle semble oublier que M. Uribe a été mis en examen dans le cadre d’un procès dont il est lui-même à l’origine. En 2014, en effet, M. Uribe portait plainte contre un de ses adversaires, le sénateur de gauche Ivan Cepeda, en affirmant que celui-ci s’était rendu en prison pour convaincre des paramilitaires de témoigner contre lui et le faire condamner pour complicité passée avec les sanglantes milices antiguérilla. Au terme de l’enquête, la cour décrétait un non-lieu et, coup de théâtre, ouvrait une enquête contre Alvaro Uribe, accusé à son tour de manipulation de témoins et obstruction à la justice.

« Je crois en [son innocence »

Le président Duque a défendu son chef politique. « J’ai cru, je crois et croirai toujours en l’innocence et en l’honorabilité de celui qui, par son exemple, a gagné une place dans l’histoire de notre pays », a-t-il déclaré devant les caméras. Pour les partisans d’Alvaro Uribe, il est injuste et inadmissible que « le sauveur de la patrie » soit envoyé en prison alors que les chefs guérilleros, démobilisés depuis 2016, siègent au Congrès en application de l’accord de paix.

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Accusé de manipulation de témoins contre un opposant

Alvaro Uribe, entendu le 9 octobre 2019 par les magistrats, fait l'objet d'une enquête pour manipulation de témoins en sa qualité de sénateur, affaire qui pourrait lui valoir jusqu'à huit ans de prison pour subornation et fraude procédurale. L'ex-président, qui bénéficie encore d'un certain soutien populaire pour sa politique de main de fer contre les guérillas de gauche, avait porté plainte en 2012 contre le sénateur Ivan Cepeda pour un complot présumé en s'appuyant sur de faux témoins. Il affirme que son principal opposant politique, lui-même témoin dans l'affaire, a demandé à d'anciens paramilitaires de l'accuser d'être impliqué dans des activités criminelles de milices d'extrême droite armés contre les rebelles.

Toutefois, la Cour n'a pas engagé de poursuites contre Ivan Cepeda, mais a décidé en 2018 d'ouvrir une enquête contre Alvaro Uribe pour la même raison: manipulation de témoins contre un opposant. «Aucune personne n'est au dessus de la justice et de la loi en Colombie, toute influente et puissante qu'elle soit», s'est réjouit le sénateur de gauche mardi soir.

D'autres enquêtes à son encontre

Outre cette affaire, il est visé par d'autres enquêtes pour des crimes présumés liés au long et complexe conflit armé, qui mine la Colombie depuis près de six décennies. En juin, la Cour suprême a ainsi annoncé l'ouverture d'une enquête pour une affaire d'écoutes illégales menées par des militaires en 2019, visant quelque 130 journalistes, hommes politiques, militaires en retraite et syndicalistes. Cette décision vient grossir les rangs d'anciens dirigeants latino-américains populaires devant rendre des comptes à la justice, tels Lula au Brésil, Cristina Kirchner en Argentine, Rafael Correa en Equateur, Alberto Fujimori au Pérou ou Ricardo Martinelli au Panama.

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