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LIBAN : DES EXPLOSIONS A BEYROUTH, AU MOINS 70 MORTS ET 2500 BLESSES

Deux fortes déflagrations ont secoué ce mardi le secteur du port de la capitale libanaise. L'origine n'est à ce stade pas connue.

Deux fortes explosions ont secoué ce mardi le secteur du port de la capitale libanaise Beyrouth. Le bilan est à ce stade de 27 morts et 2500 blessés par les explosions selon une estimation préliminaire, selon le ministre Santé. Les fortes déflagrations, qui ont eu lieu dans la zone du port et dont l'origine n'était pas connue dans l'immédiat, ont été entendues dans plusieurs secteurs de la ville. Georges Kettaneh, le président de la Croix-Rouge libanaise, a évoqué "des centaines de blessés" dans une déclaration à la télévision libanaise LBC.

Le Liban a décrété un jour de deuil national mercredi, a annoncé le Premier ministre, tandis qu'une "réunion urgente" du Conseil supérieur de la Défense a été convoquée par le président.

D'épais nuages de fumée orange s'élèvent au-dessus de la capitale. Les médias locaux ont diffusé des images de personnes coincées sous des décombres, certains couverts de sang.

Corps gisant au sol, carcasses de voitures et entrepôts aplatis... Dans les rues, des soldats évacuaient des habitants abasourdis, certains couverts de sang, leur T-shirt autour du crâne pour panser leurs blessures. Des volontaires aidaient d'autres à trouver de l'assistance.

Au port, des carcasses de voitures les unes sur les autres, l'ossature d'entrepôts au sol.

"C'est une catastrophe à l'intérieur. Il y a des cadavres par terre. Des ambulances emmènent les corps", a indiqué à l'AFP un soldat aux abords du port. Un homme en pleurs tentait d'avoir auprès d'un soldat des nouvelles de son fils qui était au port.

Le Premier ministre libanais, Hassan Diab, a dénoncé aujourd'hui une "catastrophe" après les explosions meurtrières qui ont secoué le port de Beyrouth, assurant que les responsables devraient "rendre des comptes".

"Ce qui s'est passé aujourd'hui ne passera pas sans que des comptes soient rendus. Les responsables de cette catastrophe devront payer le prix", a martelé le chef du gouvernement lors d'une allocution télévisée.

Selon des correspondants de l'AFP, de nombreux habitants blessés marchent dans les rues vers des hôpitaux. Dans le quartier d'Achrafieh, des blessés se ruent vers l'Hôtel-Dieu. Devant le centre médical Clémenceau, des dizaines de blessés dont des enfants, parfois couverts de sang, attendaient d'être admis.

Presque toutes les vitrines des magasins des quartiers de Hamra, Badaro et Hazmieh ont volé en éclats tout comme les vitres des voitures. Des voitures ont été abandonnées dans les rues, avec leurs airbags gonflés. Le secteur du port a été bouclé par les forces de sécurité, qui ne laissent passer que la défense civile, les ambulances aux sirènes hurlantes et les camions de pompiers. Aux abords, les dégâts matériels et destructions sont importants. Et les sirènes de la défense civile retentissent dans toute la ville.

La pire crise économique depuis des décennies

Le Liban connaît sa pire crise économique depuis des décennies, marquée par une dépréciation monétaire inédite, une hyperinflation, des licenciements massifs et des restrictions bancaires drastiques, qui alimentent depuis plusieurs mois la grogne sociale. Il y a une semaine, après des mois de calme relatif, Israël a dit avoir déjoué une attaque "terroriste" et ouvert le feu sur des hommes armés ayant franchi la "Ligne bleue" séparant le Liban et Israël, avant qu'ils ne repartent côté libanais.Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a attribué l'infiltration au Hezbollah, un mouvement armé pro-iranien très influent dans le sud du Liban et que l'Etat hébreu considère comme son ennemi. Accusé de "jouer avec le feu", le Hezbollah a démenti toute implication.

"Les immeubles tremblent", a tweeté un habitant de la ville, affirmant que "toutes les vitres de (son) appartement ont explosé". Selon un autre, la déflagration a été entendue à des kilomètres. "J'ai senti comme un tremblement de terre et puis après une énorme déflagration et les vitres se sont cassées. J'ai senti que c'était plus fort que l'explosion lors de l'assassinat de Rafic Hariri" en 2005, provoqué par une camionnette bourrée d'explosifs, a déclaré une Libanaise dans le centre-ville de Beyrouth.

Mosaïque de cultures et de religions, lieu de pluralisme dans une région déchirée, pont entre l’Orient et l’Occident, le pays du Cèdre est un bien précieux qu’il faut absolument défendre. La France y envoie un détachement de la sécurité civile et plusieurs tonnes de matériel sanitaire, et Emmanuel Macron a exprimé sa « solidarité fraternelle ». Les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni mais aussi l’Iran et le Qatar ont proposé leur aide. La solidarité internationale doit s’exercer à plein, non seulement pour panser les nouvelles plaies du Liban, éternel terrain de rivalités entre puissances étrangères, mais pour aider ce pays pas comme les autres à sortir d’une impasse quasi existentielle et à se réinventer.

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