PETROLE: LE MEXIQUE REFUSE DE PROLONGER LA BAISSE DE PRODUCTION.
Mexico (awp/afp) - Le Mexique a refusé samedi de prolonger en juillet la réduction historique de production sur laquelle se sont entendus les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés.
Ces pays ont conclu cet accord samedi, appliquant un mois de plus "la première phase des ajustements de la production de mai et juin", selon un communiqué de l'Opep.
Mais la ministre mexicaine de l'Energie Rocio Nahle a indiqué à la presse, lors d'une visite dans une usine pétrochimique dans l'Etat de Veracruz, que le Mexique ne s'y plierait pas.
"Il y a d'autres pays qui ont prolongé en juillet la réduction. Nous leur avons dit que non, que nous maintenons l'accord signé en avril. Il n'y a pas de problème", a-t-elle déclaré.
Selon elle, le pays "a complètement respecté" l'accord initial, qui prévoit dans son cas 100.000 barils de moins par jour en mai et en juin, mais d'autres pays "ne l'ont pas respecté". Elle n'a pas spécifié lesquels.
La ministre a indiqué que le Mexique avait fait connaître à ses partenaires sa position avant le début des négociations vendredi matin.
Le 12 avril, ces producteurs s'étaient engagé à une réduction historique de leur production de 9,7 millions de barils par jour (mbj) pour les mois de mai et de juin. A compter de juillet, cette réduction devait être abaissée à 7,7 mbj.
Interrogé par l'AFP, le ministre algérien de l'Energie Mohamed Arkab a mentionné le chiffre de 9,6 mbj pour le mois de juillet, qui ne figure pas dans le communiqué de l'Opep.
Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador avait prévenu vendredi qu'il serait intraitable dans les négociations, car il connaissait des pays "qui n'ont pas respecté l'accord précisément".
Avant la crise sanitaire mondiale qui a fait chuter la demande de pétrole, la production mexicaine avoisinait 1,7 mbj, soit deux fois moins qu'en 2004. Le pétrole assure un cinquième des revenus à l'exportation du pays.
La compagnie pétrolière publique Pemex est en grave difficulté. Elle a affiché une perte nette abyssale de 23,5 milliards de dollars au premier trimestre, en raison de l'évolution des changes qui a alourdi une dette déjà colossale et de la chute des cours.