"DREAMERS": L'ÉGLISE AMERICAINE DEMANDE UNE VRAIE PROTECTION.
Le statut des jeunes migrants installés depuis leur enfance aux États-Unis contenu dans le projet de loi sur la citoyenneté est toujours bloqué au Sénat. Les évêques demandent des mesures concrètes pour les protéger.
Un an après son approbation à la Chambre des représentants, l'American Dream and Promise Act n'est toujours pas promulguée. Cette loi est censée garantir une protection juridique permanente et une voie d'accès à la citoyenneté aux "Dreamers", ces jeunes immigrants arrivés aux États-Unis dans leur enfance à la suite de parents sans documents légaux. Une loi fortement soutenue l'an dernier par la conférence épiscopale américaine. Alors que le texte est bloqué au Sénat, les évêques demandent l'approbation rapide de la mesure.
«Aujourd'hui, malheureusement, les Dreamers et les détenteurs du TPS (les bénéficiaires du Statut de protection temporaire, ndlr) restent vulnérables et sans statut juridique permanent», regrette Mgr Mario E. Dorsonville, l'évêque auxiliaire de Washington et président de la Commission des migrations de la Conférence épiscopale (Usccb). Selon lui, la situation d'incertitude juridique persistante est particulièrement grave en cette période d'urgence de Covid-19, qui voit bon nombre de ces mêmes immigrants engagés en première ligne pour assurer des services essentiels en matière de soins de santé, d'approvisionnement alimentaire et de transport.
Plus de 62 000 travailleurs sont employés dans le seul service de santé, bénéficiant de Daca, le programme créé par l'administration Obama pour la protection des Dreamers que le président Donald Trump a décidé d'abolir en 2017. La Cour suprême des Etats-Unis doit encore se prononcer sur son abolition, à laquelle les évêques américains se sont opposés.
Depuis des années, l'Église catholique américaine réclame une réforme globale de l'immigration, à la fois humaine et pragmatique. En ce sens, le nouveau plan annoncé l'année dernière par M. Trump, qui prévoit un système de points favorisant les immigrants qualifiés et financièrement autonomes, capables de parler ou d'apprendre l'anglais et qui ont démontré leur connaissance de l'éducation civique en passant un examen, ne convainc pas les évêques, notamment parce qu'il exclut les "Dreamers".