L’AMERIQUE LATINE, MOINS TOUCHEE PAR LE CORONAVIRUS, MAIS LOIN D’ETRE EPARGNEE.
Le Brésil, qui pourrait devenir un des épicentres mondiaux de l’épidémie, fait figure d’exception parmi les autres pays. Les cas sont toutefois en augmentation presque partout.
Depuis que, le 26 février, le premier cas de Covid-19 en Amérique latine et aux Caraïbes a été détecté, le nombre de morts liées au coronavirus oscille désormais autour de 17 000, dont plus de la moitié au Brésil. Bien que certainement sous-estimé
par certaines autorités sanitaires locales, ce chiffre montre que, pour une population d’environ 630 millions de personnes, le sous-continent a pour l’instant été moins touché que l’Asie, l’Europe ou les Etats-Unis. Une constatation qui a mené certains pays à envisager un déconfinement progressif, avant de changer d’avis face à l’augmentation des cas ces derniers jours et les alertes des épidémiologistes sur le danger d’une réouverture trop précipitée.Les disparités régionales sont énormes.
Le Costa Rica, petit pays d’Amérique centrale de 5 millions d’habitants, ne totalisait que six morts au vendredi 8 mai, tandis que le Panama voisin, lui, avec 900 000 habitants de moins, en dénombrait 225. « Le Costa Rica a fait un travail remarquable, souligne Marcos Espinal, directeur du département des maladies transmissibles de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), notamment grâce à des équipes mobiles qui se rendent presque tous les jours chez les patients. Le pays réalise aussi des tests en nombre, et le gouvernement a acheté des ventilateurs, des équipements pour les soignants… » Pays sans armée, le Costa Rica est, avec Cuba, l’Argentine et l’Uruguay, un des seuls pays de la région à suivre la recommandation de l’OPS d’investir plus de 6 % de son produit intérieur (PIB) dans le système de santé. « La leçon que cette pandémie devrait donner aux chefs d’Etat de la région, particulièrement sujette aux épidémies comme la dengue ou le zika, c’est la nécessité d’un investissement dans la santé continu, soutenu et de qualité », insiste M. Espinal.