CORONAVIRUS DANS LE MONDE : 420 MORTS DE PLUS EN ITALIE, BILAN RECORD AUX USA, LA SITUATION PAR PAYS
- Par Correspondance
- 24 avr. 2020
- 22 min de lecture
CARTE CORONAVIRUS. Alors que l'épidémie de Covid-19 a contaminé plus de 2,7 millions de personnes et a fait plus de 190 000 victimes sur l
e globe, certains pays commencent à parler de déconfinement. Le point dans les pays les plus touchés : USA, Italie, Espagne, France, Royaume-Uni, Allemagne…

Avec plus de 2,7 millions d'individus qui sont ou ont été malades du Covid-19, et plus de 191 000 morts dans le monde, l'épidémie de Covid-19 continue d'inquiéter le monde au fur et à mesure d'une incroyable dispersion du virus depuis le début de l'année. C'est une crise sanitaire sans précédent, et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) prévient que la lutte contre ce nouveau virus sera longue. L'Europe est le continent le plus endeuillé avec plus de 115 000 morts. L'Italie a passé la douloureuse barre des 25 000 décès des suites de la maladie, alors que l'Espagne comptabilise plus de 22 000 morts, la France plus de 21 000 et le Royaume-Uni plus de 18 000. Les États-Unis sont le pays le plus touché avec 886 709 cas enregistrés et plus de 50 000 décès, soit 3 000 morts supplémentaires en 24 heures, le pire bilan journalier depuis le début de l'épidémie.
Alors que certains pays comme les Etats-Unis, la France, l'Italie ou encore l'Allemagne commencent à parler de déconfinement, l'idée d'une deuxième vague mortelle inquiète, malgré une systématisation des "gestes barrières". D'autant que le mystère reste entier quant à la part de la population potentiellement immunisée, et que le doute subsiste toujours sur la possibilité de contracter une nouvelle fois la maladie. Seulement 6% des Français auront été infectés lorsque commencera le déconfinement le 11 mai, mais déjà plus d'un New-Yorkais sur cinq l'est, selon de premières études.
C'est dans un contexte de crise sanitaire et d'une planète à l'arrêt que le monde musulman entre dans son mois de ramadan. Un mois de jeûne à l'ambiance particulière pour les fidèles alors que presque tous les pays musulmans ont fermé les mosquées et demandé aux fidèles de prier chez eux, imposant parfois des couvre-feux pour empêcher la propagation du virus. Les traditionnels repas en famille ne pourront malheureusement pas avoir lieu cette année.
L'Europe pourrait connaître une récession de 7,1% cette année, selon le Fonds monétaire international. Les dirigeants des pays de l'Union européenne (UE) se sont réunion pendant plus de quatre heures en visioconférence et ont demandé à la Commission européenne, au terme de ce sommet, de formuler des propositions de relance à partir de la mi-mai. "Il n'y a pas de consensus aujourd'hui" sur les mesures à prendre et les solutions à apporter à la crise économique la plus grave depuis 1945, a reconnu le président français Emmanuel Macron. Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a toutefois évoqué une "étape importante". Mais les dirigeants de l'UE sont divisés tant sur le montant que sur le mode de financement d'un plan de relance commun.
De nombreux pays ont adopté des mesures de confinement ces dernières semaines pour protéger leur population du Covid-19. Ces mesures touchent peu à peu à leur fin. Voici quelques dates de fin de confinement dans les pays concernés.
Coronavirus en Chine
L'épidémie de coronavirus en Chine, partie de Wuhan fin 2019, semble s'affaiblir durablement alors qu'aucun décès du Covid-19 n'a été déclaré depuis plusieurs jours. Le virus a contaminé dans le pays 82 804 personnes, dont 4 632 sont décédées des suites de la maladie. La Chine est soupçonnée par plusieurs pays d'avoir sous-estimé son bilan du coronavirus. Il y a une semaine, la ville de Wuhan avait revu son bilan à la hausse et avait annoncé 1 290 morts supplémentaires du coronavirus. Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, la mairie de la ville se justifie en expliquant qu'au plus fort de l'épidémie, certains malades n'ont pas pu être pris en charge dans les établissements de santé et ont succombé à la maladie à leur domicile. Ils n'avaient donc pas été comptabilisés dans les premiers bilans officiels qui ne prenaient en compte jusque-là, que les personnes décédées dans les hôpitaux. Ces nouveaux chiffres avaient fait bondir de 50% le bilan de Wuhan, qui compte désormais 3 869 victimes du Covid-19.
Mais deux semaines après la levée du confinement à Wuhan, le pays craint une seconde vague de contamination avec les personnes revenant de l'étranger, et certaines villes se reconfinent. Certaines régions, comme la province du Heilongjiang dans le nord-est du pays, ont enregistré une hausse de cas de Covid-19 dits "importés". Ces nouvelles contaminations sont notamment des Chinois qui étaient en Russie et qui ont pu revenir dans leurs pays avec la levée du confinement. Face à cette menace, la métropole de Harbin, capitale de la province de Heilongjiang, proche de la Russie, a renforcé mercredi ses mesures de restriction d'entrée dans le pays. Les personnes extérieures à la ville, mais aussi les véhicules, ne peuvent plus entrer dans les quartiers résidentiels de la ville.
Cette augmentation de cas importés a aussi provoqué le confinement de certaines villes frontalières de la Russie, comme par exemple Suifenhe, ville proche de Vladivostok. Pour endiguer les cas venant de l'extérieur du pays, toute personne arrivant de l'étranger en Chine doit obligatoirement être placée en quarantaine.
Le pic de l'épidémie étant passé, et aucun décès supplémentaire n'étant à déclarer, la vie reprend son cours à Wuhan. Photos de mariages, promeneurs, pique-niques, baignades…
Après 76 jours confinés et la levée du bouclage de la ville le 8 avril, la population remet le nez dehors peu à peu. Ces scènes de vie tranchent avec les images de Wuhan déserte que l'on a pu voir ces dernières semaines. Sur certaines artères, les bouchons sont même de retour. "Ça prendra peut-être encore un moment, mais ça évolue dans la bonne direction", explique à l'AFP Bai Xue, une habitante de Wuhan de 24 ans. Mais Wuhan ne baisse pas totalement la garde. Si aucun nouveaux cas de contamination n'a été déclaré dans la ville depuis plusieurs semaines, la population s'inquiète des personnes asymptomatiques et revenant de l'étranger.
Des mesures sont donc encore en place pour essayer de limiter les risques d'une deuxième vague. Les usagers du métro sont incités à scanner un code QR à l'aide de leur téléphone portable pour être localisés en cas de contact avec un malade. Des barrières en plastique sont encore installées pour bloquer l'accès à certaines rues. Les résidences continuent également à examiner les entrées et les sorties.
Coronavirus aux USA
Avec plus de 50 000 décès et 886 000 cas de Covid-19, les Etats-Unis affichent le plus lourd bilan du monde. Selon les derniers chiffres officiels, le pays a enregistré 3 000 décès supplémentaires en 24h des suites de la maladie, le pire bilan quotidien depuis le début de l'épidémie de coronavirus. Une forte hausse après un chiffre en baisse mercredi, où les autorités américaines avaient enregistré 1 738 victimes du Covid-19 en 24h. Le président Donald Trump s'est montré optimiste sur l'évolution de l'épidémie, en appuyant sur le fait que "46 Etats ont enregistré une baisse dans les patients montrant des symptômes du type coronavirus". "Nous sommes très proches d'un vaccin", a-t-il ajouté.
Avec cette crise sanitaire, l'économie est au plus mal dans le pays, et le nombre de chômeurs a une nouvelle fois bondi pour atteindre plus de 26 millions de nouveaux sans-emploi en cinq semaines. Un plan d'aide de 480 milliards de dollars pour soutenir les petites et moyennes entreprises, mais aussi les hôpitaux, a été décidé hier par les élus de la Chambre des représentants. Il comprend 320 milliards de dollars qui seront rétribués sous forme de prêts aux petites et moyennes entreprises très impactés par la crise du Covid-19, afin de leur permettre de maintenir leurs employés en poste. Le plan promet également 60 milliards de prêts destinés à d'autres secteurs sinistrés, comme l'agriculture, 75 milliards d'aides pour les établissements de santé et 25 milliards pour renforcer le dépistage du coronavirus.
Certains Etats américains commencent à parler de déconfinement afin de relancer l'économie du pays. Donald Trump laisse désormais les gouverneurs des 50 Etats à la manœuvre. Ces derniers sont divisés quant aux mesures à prendre. Certains Etats ont même déjà rouvert leurs commerces, en dépit des mises en garde des scientifiques. C'est le cas par exemple en Géorgie, où les coiffeurs, salons de beauté et de tatouages, mais aussi les bowlings, peuvent rouvrir dès ce vendredi, et lundi, ce sera au tour des cinémas et restaurants, moyennant des règles strictes de distanciation sociale et de nettoyage. Donald Trump a fait part de son mécontentement face à cette décision de Brian Kemp, gouverneur de Géorgie. Si le président américain a appelé à "redémarrer l'Amérique" la semaine dernière, la Maison Blanche préconise tout de même d'attendre d'enregistrer 14 jours de baisse du nombre de nouvelles contamination avant de lever les restrictions, ce qui n'a pas été observé en Géorgie. En Floride, certaines plages ont rouvertes depuis dimanche dernier, alors qu'au Texas et dans le Vermont, certains secteurs d'activité ont commencé à redémarrer lundi.
L'assouplissement des mesures n'est pour le moment pas généralisé dans tous les Etats américains. Andrew Cuomo, le gouverneur de New York, épicentre de la pandémie aux USA, appelle à la prudence. S'il "comprend la pression" que peuvent ressentir les gouverneurs pour assouplir les règles pour relancer l'économie, il préfère être prudent, et a de son côté prolongé le confinement jusqu'au 15 mai dans l'Etat de New York.
Les scientifiques s'interrogent depuis le début de l'épidémie de coronavirus sur la possibilité qu'il s'affaiblisse avec la hausse des températures cet été dans l'hémisphère nord. Selon une étude du gouvernement américain, le Covid-19 pourrait s'affaiblir dans une atmosphère chaude et humide ainsi que sous les rayons du soleil. "Notre observation la plus frappante à ce jour est l'effet puissant que semble avoir la lumière du soleil pour tuer le virus, aussi bien sur des surfaces que dans l'air", a déclaré Bill Bryan, un haut responsable du département de la Sécurité intérieure américaine. "Si la chaleur est bonne, si la lumière du soleil est bonne, je pense que c'est une très bonne chose", s'est réjoui Donald Trump.
Coronavirus en Espagne
Lueur d'espoir en Espagne ce vendredi 24 avril avec les communications des chiffres de l'épidémie de coronavirus Covid-19 dans le pays. Dans leur point quotidien, les autorités annoncent certes 367 nouveaux décès en 24 heures mais c'est le plus petit total depuis un mois. L'épidémie a causé la mort de 22 524 personnes en Espagne. Le nombre total de cas est de 219 764 en Espagne. 7 640 nouvelles infections ont été recensées sur les dernières 24 heures. Surtout, huit communautés enregistrent moins de 10 décès : Asturies, Îles Baléares, Cantabrie, Estrémadure, Galice, Murcie, Navarre et La Rioja.
Troisième pays avec le plus de victimes du coronavirus, derrière les États-Unis et l'Italie, l'Espagne continue d'enregistrer de nombreux morts chaque jour mais les autorités sanitaires espagnoles assurent que le pic de l'épidémie a été atteint au début du mois d'avril, quand le coronavirus avait fait 950 victimes le 2 avril. Le gouvernement confie que beaucoup plus de tests sont réalisés (700 000 chaque semaine à présent contre 200 000 par semaine fin mars) et qu'ils n'ont pas entraîné de rebond significatif du nombre de nouveaux cas. Signe selon Fernando Simon, l'épidémiologiste en chef qui communique régulièrement sur ces chiffres, que l'épidémie est "progressivement maîtrisée", selon des propos rapportés par El Pais mercredi 22 avril. Surtout, certaines communautés autonomes espagnoles n'enregistrent plus de nouveaux cas nécessitant des soins intensifs en réanimation. Le ministère de la Santé a également confirmé qu'une étude de séroprévalence serait lancée très prochainement. Des tests seront faits sur environ 60 000 personnes à travers tout le pays afin d'"obtenir une estimation du pourcentage de la population espagnole ayant développé des anticorps face au nouveau coronavirus", ce qui permettra au gouvernement de prendre des décisions par la suite.
En vue de cette amélioration, le gouvernement espagnol envisage d'alléger graduellement à partir de la mi-mai le confinement strict imposé depuis le 14 mars dans tout le pays. Devant une Chambre des députés clairsemée, le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, a assuré que "le confinement ne sera levé que lorsque nous y serons préparés car nous n'allons courir aucun risque". "La désescalade [dans les mesures de confinement] va être lente et progressive précisément car elle doit être sûre", a-t-il insisté. Cet allègement du confinement est envisagé pour la "deuxième moitié du mois de mai" selon le chef du gouvernement espagnol. Dès dimanche, les enfants auront à nouveau la possibilité de sortir du domicile parental mais en suivant des consignes claires : "marche d'une heure par jour avec un adulte, à une distance d'un kilomètre de la maison maximum entre 9h et 21h. Nous recommandons d'éviter les heures de pointe. Ils ne pourront pas sortir s'ils ont des symptômes", a ainsi confié le second vice-président Pablo Iglesias ce jeudi 23 avril.
Un autre signe de l'amélioration de la crise sanitaire en Espagne, les hôpitaux ne sont plus saturés et la région de Madrid a fermé mercredi la morgue improvisée dans la patinoire d'un centre commercial madrilène, où avaient été entreposés plus d'un millier de victimes décédés des suites du Covid-19. Au niveau économique, certaines entreprises envisagent de reprendre leur activité. Une bonne nouvelle pour le pays dont l'activité économique est au ralenti depuis des semaines. Le constructeur automobile Seat a annoncé qu'il ferait des tests à 15 000 employés pour pouvoir reprendre dès le 27 avril sa production, arrêtée depuis le début du confinement, mi-mars.
Coronavirus en Italie
L'Italie a annoncé vendredi 24 avril au soir le décès de 420 patients de plus du Covid-19, portant le bilan total de l'épidémie dans le pays à 25 969 morts. Le chiffre a baissé toutefois ces derniers jours (534 mardi, 437 mercredi, 464 jeudi et 420 vendredi) et l'Italie se met à espérer en voyant aussi le nombre de personnes en soins intensifs continuer à baisser, avec 94 patients de moins que jeudi (2173 personnes encore en soins intensifs dans l'ensemble du pays).
La Lombardie, dont Milan est la capitale, est la région la plus touchée d'Italie et a enregistré plus de la moitié des décès du Covid-19 du pays. Jeudi, Milan a commencé à enterrer des dizaines de corps de victimes qui n'ont pas été réclamés dans le cimetière de Musocco ou des petites croix blanches sont alignées. "Ce n'est pas une fosse commune, c'est un espace entièrement dédié à ces gens qui sont malheureusement morts sans avoir de proches auprès d'eux", a expliqué à la presse Roberta Cocco, l'adjointe en charge entre autres des services funéraires et des cimetières de Milan. "Cela ne signifie pas qu'elles n'ont pas de famille, cela signifie que durant cette période particulière, au bout de cinq jours après le décès, nous n'avons pas reçu d'indication sur ce qu'il fallait faire de cette personne" a-t-elle poursuivi, tout en précisant que "chacune des personnes décédées dispose d'un nom et d'une croix pour permettre qu'elles soient reconnues".
L'Italie est confinée depuis le 9 mars, et certaines régions du Nord du pays avaient même imposé un confinement encore plus tôt. La période de quarantaine a été reconduite à deux reprises et les premières mesures d'allègement du confinement ne seront pas prises avant le 3 mai, comme l'a rappelé le gouvernement italien ce week-end. Mais peu à peu les entreprises rouvrent, même si c'est de façon partielle et avec beaucoup de précautions. De son côté, le vice-ministre de la santé, Pierpaolo Sileri, a déclaré : "nous devons donner aux citoyens une plus grande liberté de circulation", et la ministre italienne de la Famille, Elena Bonnetti, laisse entrevoir une réouverture partielle des aires de jeu : "quelque chose doit changer dans les deux prochaines semaines pour nos enfants ! Nos enfants ont le droit de jouer !"
Dans le pays, la pression est forte pour faire redémarrer l'économie. L'activité devra reprendre, mais progressivement afin d'éviter une seconde vague de contamination. Sur Facebook, le chef du gouvernement Giuseppe Conte a insisté sur l'importance d'un programme "bien articulé, qui concilie protection de la santé et exigences de la production" pour une reprise "qui garde sous contrôle la courbe épidémiologique et la capacité de réaction de nos structures hospitalières". Si le gros de cette première vague pandémique semble passé, "la vraie question est le retour du virus à l'automne", met en garde Luca Zaia, gouverneur de Vénétie. Le retour à une vie normale n'est pas pour tout de suite. "Cohabiter avec le virus signifie repenser les journées. Non aux heures de pointe dans toutes les phases du quotidien. Il faut oublier les rues et les transports publics bondés", encourage le patron de l'Institut supérieur de la Santé, Silvio Brusaferro.
Ces discussions sur une éventuelle reprise de l'activité et un déconfinement progressif suscitent des divergences entre le Nord, région très touchée par la maladie, mais aussi le moteur économique du pays, et le Sud, plus épargné par le coronavirus, mais dont le système sanitaire apparaît mal armé pour affronter un éventuel rebond de la pandémie. Jole Santelli, la présidente de la Calabre, dans le sud de l'Italie prévient que si dans le nord du pays "ils sont plus optimistes que nous. Ici on fera les choses par étapes, on ne peut pas prendre de risques". Vincenzo de Luca, son homologue de Campanie (la région de Naples), souhaite qu'une fois le confinement levé, les déplacements d'une région à l'autre restent prohibés et que les visiteurs du Nord puissent être placés en quarantaine.
Coronavirus au Royaume-Uni
Le Royaume-Uni est en plein pic de l'épidémie de coronavirus selon le ministre de la Santé Matt Hancock. Le dernier bilan officiel publié vendredi 24 avril annonce 684 morts de plus en 24 heures à l'hôpital, un chiffre en hausse par rapport au bilan de jeudi (616 décès). Depuis le début de l'épidémie, 19 506 personnes sont décédées officiellement du Covid-19 alors que le ministère de la Santé informe que 143 464 personnes ont été testées positives dans le pays, soit plus de 5000 de plus que la veille.
Mais ce bilan pourrait être deux fois plus lourd selon une étude publiée par le Financial Times, établie sur les dernières données transmises par l'institut national de la statistique britannique (ONS). Le bilan était alors de 17 337 morts mais selon le quotidien économique, le Royaume-Uni pourrait atteindre les 41 000 décès liés au Covid-19. Cette analyse se base sur les données de l'ONS diffusées mardi 21 avril, qui tiennent compte également du nombre de décès hors établissements de santé, contrairement aux chiffres diffusés par le ministère de la Santé.
La crise sanitaire dans le pays a relancé le débat au Royaume-Uni sur le budget dédié aux services hospitaliers gérés par le National Health Service (NHS). D'après l'ex-leader travailliste Jeremy Corbyn, le système de santé britannique était "mal préparé" après une décennie d'austérité. L'association des directeurs de la santé publique (ADPH) estime de son côté que le pays paie aujourd'hui "des années de coupes sombres". Une situation sanitaire critique qui ne cesse d'empirer dans un pays où même le Premier ministre, Boris Johnson, a été touché par le virus. Alors que son état de santé n'est plus en danger, celui-ci assure désormais qu'il donnera "tout ce qu'il faudra" au NHS.
Le confinement instauré dans le pays le 23 mars a été prolongé d'au moins trois semaines jeudi et le gouvernement n'envisage pas encore d'en sortir. Le chef des services sanitaires britanniques, Chris Whitty, a douché les espoirs de ceux qui souhaitaient que le pays suive la tendance européenne à alléger dans les semaines à venir les mesures de confinement. Il faudra encore attendre un peu. "A long terme, on s'en sortira (...) idéalement avec un vaccin très efficace (...) ou des médicaments très efficaces qui permettront aux gens de ne plus mourir de cette maladie, même s'il l'attrapent", s'est-il exprimé.
Coronavirus en Inde
Le confinement de la population indienne est prévu jusqu'au 3 mai au moins afin d'endiguer la propagation du coronavirus, alors que le dernier bilan recense au total 23 502 cas recensés et 722 morts des suites de la maladie. Un bilan vraisemblablement sous-estimé en raison de la faiblesse du dépistage du Covid-19. Dans le pays, la quasi-totalité de l'activité économique est à l'arrêt, et les 1,3 milliard d'habitants ont l'obligation de rester chez eux.
Pour tenter de limiter la catastrophe économique dans le pays, le gouvernement vient d'autoriser la reprise partielle de certains secteurs en respectant des règles sanitaires strictes dès lundi. Cette reprise concerne les services commerciaux en ligne, les secteurs de l'énergie, de la pharmacie et de la construction, mais aussi l'agriculture, dont près des deux tiers de la population active indienne dépendent. Cette reprise partielle de l'activité se fait avec des consignes strictes : port d'un masque ou d'une protection sur le visage obligatoire et respect d'une distanciation minimale entre les travailleurs.
Le seul point positif de cette crise sanitaire et d'un mois de confinement en Inde : la diminution de la pollution. Après un mois de mesures de confinement, la ville de New Delhi a retrouvé un air respirable, et le ciel habituellement gris fait place à un ciel bleu. Cette amélioration de la qualité de l'air est principalement due à la baisse de la circulation, mais aussi car les industries sont à l'arrêt, et les chantiers suspendus.
Coronavirus en Allemagne
L'Institut Robert Koch (RKI), chargé du suivi quotidien des chiffres de l'épidémie en Allemagne, a publié un nouvel état des lieux de l'épidémie de coronavirus Covid-19 dans le pays. Après plusieurs jours de hausse de nouveaux cas (1775 lundi, 1785 mardi, 2237 mercredi et 2352 jeudi), la tendance est à la baisse ce vendredi 24 avril avec 2337 cas de contamination supplémentaires. L'institut recense également 227 nouveaux décès en l'espace de vingt-quatre heures, portant le bilan total de l'épidémie à 5321 décès en Allemagne.
Le déconfinement a débuté cette semaine avec la réouverture des magasins de moins de 800m2, à condition de respecter les gestes barrières. Les écoles vont également commencer à rouvrir à partir du 4 mai en commençant par les niveaux préparant un diplôme. Angela Merkel estime que le combat contre le Covid-19 ne fait que débuter et s'appuie pour cela sur une immunité très relative de la population allemande. La hausse récente des chiffres de contamination a entraîné la colère de la chancelière qui a averti sur le danger d'une deuxième vague en cas de non-respect des règles de distanciation sociale et des gestes barrières, si bien que le pays se prépare déjà à une possible deuxième vague. "Sur les prochains mois, nous pensons garder 20% de nos lits avec assistance respiratoire disponibles et visons en plus la possibilité de mobiliser 20% supplémentaires en 72 heures si une deuxième vague arrive et que les infections reprennent largement", a expliqué à l'AFP Gerald Gass, président de la société allemande des hôpitaux DKG. La politique de tests en masse devraient donc se poursuivre afin de contrôler quotidiennement l'évolution de l'épidémie et se préparer à des mesures de confinement en cas d'emballement. Avec le soutien des grandes firmes industrielles, le pays devrait passer d'ici la fin du mois d'avril à 200 000 tests quotidiens avec résultats fournis en quelques heures.
L'Allemagne a également annoncé le lancement d'une étude clinique sur un vaccin contre le Covid-19. Ces essais vont être effectués par une société installée à Mayence, BioNTech, en collaboration avec le laboratoire américain Pfizer sur 200 volontaires sains âgés de 18 à 55 ans, a expliqué l'Institut Paul Ehrlich (IPE), l'autorité fédérale compétente sur cette question. "L'expérimentation sur l'homme est une étape importante sur la voie de la mise au point de vaccins sûrs et efficaces contre le Covid-19 pour la population en Allemagne et au-delà", confie l'IPE sur son site internet. Ces essais doivent "déterminer la tolérance générale du vaccin testé et sa capacité à proposer une réponse immunitaire contre l'agent pathogène", l'ARN, qui a la particularité de pouvoir muter.
Coronavirus au Portugal
Si l'inquiétude s'accroît au sujet de la situation sanitaire et du respect du confinement dans plusieurs camps de réfugiés de Lisbonne, relate cette semaine le journal Expresso, le Portugal parvient pour l'heure à endiguer l'épidémie de coronavirus avec 22 000 cas recensés pour 820 décès. La méthode ? Des tests, toujours des tests, encore des tests. Les chiffres, dévoilés mercredi par le secrétariat d'État à la Santé et dénichés dans le Jornal de Negocios par Courrier International indique que 274 000 tests ont été effectués depuis le 1er mars mais que 70% d'entre eux ont eu lieu en avril. Et ça marche ! Le Portugal compte désormais plus de guérisons que de décès : 917 enregistrés au total à la date de mercredi contre 762 décès. Le pays résiste bien, surtout en comparaison du voisin espagnol et ses 21 000 morts. Selon le journal Publico, le Portugal serait l'un des pays qui teste le plus rapporté à sa population (environ 11 millions d'habitants), une politique qui a un coût : 87,85 euros par test pour la Santé portugaise.
Le Portugal fait donc figure d'exemple pour de nombreux pays. Il figurait pourtant avant la crise sanitaire parmi les pays d'Europe avec le plus faible ratio de nombre de lits en unités de soins intensifs par habitant. Mais la prudence reste de mise car le pays se sait difficilement capable de résister à une vague épidémiologique en raison d'un système hospitalier au bout de ses capacités après dix ans d'austérité et de coupes budgétaires consécutives à la crise économique de 2008 et ses conséquences. Dans un pays relativement épargné par la crise sanitaire, surtout en comparaison du voisin espagnol, c'est d'ailleurs l'impact économique qui inquiète désormais le plus les habitants alors que le Portugal venait tout juste de se relever de la crise économique qui avait atteint son paroxysme en 2011. Le confinement partiel décrété dès la mi-mars va avoir de lourdes conséquences, même si certains secteurs comme la construction ont pu poursuivre leur activité. Un actif sur cinq (soit 900 000 personnes) est en chômage partiel et le tourisme, qui représente une manne conséquente et près de 15% de la population active, est à l'arrêt.
Coronavirus en Belgique
Le dernier bilan quotidien fourni par les autorités belges ce vendredi 24 avril via le point de situation du centre interfédéral de crise fait état de 210 nouvelles hospitalisations pour 322 patients qui ont pu quitter l'hôpital. Sur les dernières 24 heures, 190 nouveaux décès ont été rapportés en Belgique, dont 91 en milieu hospitalier et 97 dans les maisons de repos. Le bilan total depuis le début de l'épidémie est de 6679 décès pour 44 293 cas recensés. 970 personnes restent en soins intensifs, c'est-à-dire 23 de moins que la veille.
Pour les officiels, l'ensemble de ces données confirme que le pic de l'épidémie semble passé et est aujourd'hui fixé au 2 avril dernier. Le pays espère avoir passé le pic épidémique et les mesures de déconfinement vont pouvoir être mises en oeuvre, avait d'ailleurs annoncé le gouvernement lundi 20 avril. Le nombre de nouvelles hospitalisations baisse ces derniers jours, des chiffres salués par le porte-parole du gouvernement dans la lutte contre le Covid-19 Emmanuel André. "Nous savons que ces résultats sont le travail que nous avons fait ces dernières semaines. Et donc oui, par définition, nous allons vers ce qu'on appelle un déconfinement, a-t-il confirmé. "Nous réfléchissons donc maintenant à comment organiser cela".
La Première ministre, Sophie Wilmès, a également précisé qu'aucun "événement de masse" ne pourra être organisé dans le pays jusqu'au 31 août. En revanche, des mesures d'assouplissement ont été prises pour les magasins ou les visites aux personnes âgées. "Pour que cette prolongation soit plus soutenable pour tous, nous avons décidé que les pépinières et les magasins de bricolage pourront rouvrir aux mêmes conditions que les magasins d'alimentation.
La distances de sécurité devra donc être observée ", a annoncé Sophie Wilmès. La Première ministre a donné des précisions sur les visites aux personnes âgées dans les maisons de repos : "Les maisons de repos et les centres dans lesquels se trouvent des personnes en situation d'handicap, pourront recevoir des visites. Une seule personne sera autorisée. Cette règle s'appliquera aussi aux personnes isolées qui ne sont pas en mesure de se déplacer." La politique de déconfinement progressif sera peu à peu annoncé ces prochaines semaines après la tenue d'une réunion de crise la semaine prochaine. La Première ministre a d'ores et déjà précisé que le port du masque sera recommandé et "important" lors du déconfinement.
Coronavirus en Algérie
C'est un début de ramadan très spécial que vit l'Algérie. Les autorités ont d'ailleurs annoncé assouplir les modalités du couvre-feu mis en place dans le cadre des mesures de confinement. Le confinement total décidé pour la province de Blida, sera remplacé par un couvre-feu de 14h à 7h du matin alors que le couvre-feu en vigueur de 15h à 07h dans neuf provinces dont Alger va être raccourci, passant de 17h à 07h. 3000 personnes sont atteintes du coronavirus dans le pays avec 97 nouveaux cas recensés sur les dernières 24 heures, selon le bilan publié jeudi 23 avril au soir. 407 personnes sont décédées du Covid-19 depuis le début de l'épidémie. 47 des 48 wilayas (préfecture) du pays ont enregistré au moins un cas. C'est celle de Blida, épicentre de l'épidémie, qui concentre toujours le plus de cas avec 702 personnes contaminées, suivie d'Alger avec 466 contaminations et Oran (181 cas).
Ces chiffres sont toutefois remis en cause, notamment par un ancien professeur de l'Institut Pasteur. "Un taux de dépistage estimé à 6 500 tests dans un pays de 40 millions d'habitants est une insulte à l'égard des Algériens", a déclaré le professeur Hakim Djaballah dans une interview au journal El Khabar ces derniers jours. De son côté, le porte-parole de la présidence de la République, Mohand Oussaïd-Bellaïd, s'était montré optimiste sur l'évolution de l'épidémie. "Le nombre de guérisons est en hausse, tandis que le pays enregistre de moins en moins de décès", avait-il confié mardi 21 avril.
La question du déconfinement se pose désormais alors que le pays se prépare au mois de ramadan qui doit débuter ces prochains jours. Les mesures de confinement avaient été prolongées samedi 18 avril, le gouvernement annonçant reconduire "pour une période supplémentaire de dix jours, jusqu'au 29 avril, le dispositif de confinement ainsi que l'ensemble des mesures préventives ". Le communiqué du Premier ministre Abdelaziz Djerad évoque "la nécessité de respecter les règles préventives édictées en matière de confinement, de distanciation sociale et de mesures d'hygiène". Ces mesures entraînent un confinement total à Blida, foyer de l'épidémie en Algérie et un confinement partiel, avec couvre-feu, dans les quarante-sept autres wilayas. Interrogé cette semaine, l'Institut Pasteur d'Alger donne des pistes pour un déconfinement progressif.
Coronavirus au Maroc
Après des tests menés sur 309 détenus d'une prison du sud de Ouarzazate, 133 cas de contamination ont été décelés. "Tous les détenus testés positifs ont été isolés dans un quartier spécial, où ils seront soumis au protocole de traitement adopté par les autorités", précise l'autorité pénitentiaire marocaine. Cette information confirme les inquiétudes de nombreuses instances et associations au sujet de la surpopulation carcérale au Maroc. Le royaume avait d'ailleurs annoncé la libération de plus de 5000 prisonniers pour réduire les risques de propagation du virus.
Le Maroc est l'un des pays africains les plus touchés par le coronavirus. Le dernier bilan publié jeudi 23 avril au soir faisait état de 3 568 cas de contamination officiellement recensés, dont 155 décès et 456 guérisons. Les autorités ont rapidement fermé les frontières mi-mars avant d'instaurer l'état d'urgence le 20 mars dernier, mesures entraînant un confinement général. Le royaume a également mis en place des mesures pour le personnel soignant, logé gratuitement et qui ne rentre plus à son domicile. Les mesures de confinement strict restent en vigueur mais sont toutefois difficilement suivies dans les zones de population dense où l'arrêt des activités économiques a de graves conséquences pour une population qui vit essentiellement de petits boulots et ne dispose pas de couverture sociale.
Depuis, le 7 avril, le port du masque est obligatoire sous peine de sanctions pouvant aller jusqu'à trois mois de prison et l'équivalent de 116 euros d'amende, rappelle RFI. 3 413 personnes ont été interpellées en flagrant délit de violations des mesures d'urgence, selon le dernier rapport de la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale). Pour fournir la population en masque, des entreprises ont été mises à contribution et le Maroc annonçait fin mars produire 3 millions de masques chirurgicaux chaque jour. Ce chiffre doit être doublé d'ici la fin du mois d'avril, a prévenu le gouvernement. Via un fonds de subvention étatique, le prix du masque est fixé à 70 centimes d'euros le paquet de dix masques. Le royaume est également devenu le premier Etat au monde à généraliser l'utilisation de la chloroquine pour tous les malades.
Coronavirus en Afrique
25 131 cas confirmés de Covid-19 et 1205 décès ont été recensés sur l'ensemble du continent africain selon les chiffres du dernier bilan du Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l'Union africaine. L'inquiétude est vive face à un virus qui pourrait faire des ravages face des systèmes de santé parfois déficients et des difficultés locales en terme de dépistage et diagnostics. C'est l'Egypte qui est désormais le pays le plus touché avec 3 333 cas, devant l'Afrique du Sud qui compte également plus de 3300 cas. En Afrique du Sud justement, les mesures de confinement ont été renforcées dans la province du KwaZulu-Natal, épicentre de l'épidémie dans le pays. Cette province comprend l'importante ville portuaire de Durban. Selon RFI, les personnes testés positives sont désormais hospitalisées immédiatement, afin de ne pas rompre le confinement et les mesures de quarantaine jusque-là imposées.
Les mesures de confinement se poursuivent dans de nombreux pays africains. Lundi, le Sénégal a annoncé l'obligation de porter un masque dans les entreprises, commerces et transports. Des sanctions, encore non précisées officiellement, sont prévues. Le pays comptait alors près de 400 cas de Covid-19 pour 5 décès officiellement recensés, rappelle RFI. En Tunisie, le confinement débuté le 22 mars dernier sera progressivement levé à partir du 3 mai. Le Premier ministre Elyes Fakhfakh a évoqué une situation "presque maîtrisée dans le pays" qui compte 879 cas recensés pour 38 morts. Le confinement avait fait naître des mesures de restrictions très strictes des déplacements et un couvre-feu en vigueur entre 18h et 6h du matin.
A Madagascar, le confinement est progressivement levé dans les grandes villes et les élèves reprennent peu à peu le chemin des cours mais à une obligation : prendre la décoction, présentée comme un remède contre le coronavirus par le président de la République. La distribution de cette potion à boire a débuté dans les grandes villes malgré le scepticisme de la communauté scientifique, note RFI. "Devant l'intention de distribuer des médicaments ou des tisanes, l'Académie déclare qu'il s'agit d'un médicament dont les preuves scientifiques n'ont pas été encore élucidées et qui risque de porter préjudice à la santé de la population, en particulier à celle des enfants", note l'Académie malgache de médecine dans un communiqué.
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