FACE A L'EMPRISE DE LA CHINE SUR LES MALDIVES, L'INDE CONTRE-ATTAQUE
L'influence grandissante de la Chine dans l'océan Indien inquiète l'Inde et plus globalement les pays occidentaux. Pour éviter que la Chine n'ait la mainmise sur les Maldives, New Delhi renforce son soutien financier à l'archipel.
L'Inde a promis jeudi un investissement de 550 millions de dollars pour construire des ponts et chaussées aux Maldives, dans une tentative de contrer l'influence croissante de la Chine dans l'océan Indien.
Sous le mandat du précédent président, Abdulla Yameen, l'archipel d'Asie du Sud a emprunté des milliards de dollars à Pékin et passé de nombreux contrats avec des entreprises chinoises pour des projets d'infrastructures.
Cette relation de dépendance financière a nourri les inquiétudes à New Delhi et dans les capitales occidentales concernant l'expansion de la sphère d'influence chinoise dans la région. Depuis le changement de dirigeants à Malé fin 2018, l'Inde tente de reprendre pied dans cette nation aux 1.192 îles.
Ce nouvel investissement porte à plus de deux milliards de dollars les sommes promises par l'Inde à son voisin depuis l'élection du président Ibrahim Mohamed Solih, a indiqué le ministère des Affaires étrangères indien.
Cet argent fait partie d'un soutien financier à la construction de ponts et chaussées destinés à relier la capitale Malé à trois îles voisines, selon Abdulla Shahid, le chef de la diplomatie maldivienne. Le délai d'achèvement des travaux n'a pas été précisé.
"Une fois terminé, ce projet sera le plus grand projet d'infrastructures aux Maldives", a déclaré Abdulla Shahid dans un communiqué.
Son homologue indien a également promis 250 millions de dollars pour aider les Maldives à lutter contre l'épidémie de coronavirus et à se rétablir du choc économique. La maladie Covid-19 a fait 21 morts et contaminé officiellement 5.300 personnes dans l'archipel de 340.000 personnes. La pandémie a porté un coup d'arrêt brutal au secteur du tourisme de luxe des Maldives, sa principale source de devises.
L’Inde veut assurer sa prééminence dans « son » océan. Mais les rivalités de puissance sont nombreuses et Delhi ne peut pas affronter la Chine tout seul. Il lui faut impérativement trouver des alliés.
À l’approche de la fin du premier quart du xxie siècle, l’Indopacifique apparaît comme le nouveau cadre analytique des manœuvres complexes dans l’Asie maritime globale destinées à préserver l’ordre international libéral face à la montée en puissance de la Chine et sa quête de refondation du système mondial selon ses propres critères.
L’Inde participe à ce jeu d’acteurs et, dès le milieu des années 2000, a contribué à la conceptualisation de cette méga-région. En dépassant le concept d’Asie-Pacifique, Gurpreet Khurana, en particulier, présente l’Indopacifique comme le trait d’union entre les océans Indien et Pacifique et inscrit l’Asie dans sa globalité en mettant en évidence les continuités et les interdépendances économiques, infrastructurelles et militaires qui animent ce vaste ensemble. Surtout, il considère que l’Indopacifique traduit théoriquement la capacité de l’Indian Navy à encadrer les actions de son homologue chinois dans l’océan Indien tout en menant des opérations de contre-intrusion dans les mers de Chine et de contre-projection dans le Pacifique Sud. Plus globalement, l’Indopacifique prétend fusionner l’océan Pacifique et l’océan Indien afin d’en faire un théâtre unique, intégré, fort de plus de la moitié de la population mondiale et abritant les économies parmi les plus dynamiques de la planète.